Jacques de Vaucanson
Mécanicien français (Grenoble 1709-Paris 1782).
Après avoir imaginé une pompe pour élever les eaux, il construit en 1737 son premier automate, le Joueur de flûte traversière, puis en 1738 son Joueur de tambourin, ainsi que son Canard, qui paraît la plus extraordinaire réussite. En effet, celui-ci non seulement imitait plusieurs mouvements d'un animal vivant, mais buvait de l'eau et mangeait des graines qu'il digérait ensuite. Inspecteur des manufactures de soie en 1741, Vaucanson est chargé par le cardinal Fleury de réviser le règlement sur la fabrication des étoffes de soie. Ses recherches l'amènent à améliorer les opérations de dévidage des cocons et de transformation de la soie grège en organsin. Il imagine alors un tour à dévider automatique, dans lequel le fil est soumis à la double croisure, et un moulin à faire l'organsin, qui est mis en service en 1751. Il invente également le premier métier à tisser entièrement automatique, dans lequel la chaîne s'ouvre, la navette passe le trou et le battant frappe l'étoffe sans que l'ouvrier ait à intervenir. Ce métier, dont un modèle est construit vers 1745, pouvait être entraîné soit par une chute d'eau, soit par un manège mû par un animal, mais il ne fut pas utilisé. Pour la construction de ses machines, Vaucanson crée un outillage perfectionné, notamment un tour à charioter en fer, le premier de ce genre, et une perceuse équipés de dispositifs qui deviendront les organes essentiels des machines-outils modernes. Il entre à l'Académie des sciences en 1746. Vers la fin de sa vie, il réunit, à l'hôtel de Mortagne, rue de Charonne, à Paris, une collection de ses chefs-d'œuvre, augmentée des machines les plus intéressantes de son époque, qui, reprise dès 1783 par les pouvoirs publics, constituera en 1794 le premier fonds du Conservatoire national des arts et métiers.