Hatoyama Yukio

Homme politique japonais (Tokyo 1947).

Issu d'une riche et influente famille occupant le devant de la scène politique depuis quatre générations, il est le fils de Lichiro, ministre des Affaires étrangères de Takeo Fukuda (1976-1978) et le petit-fils de Hatoyama Ichiro, fondateur du parti libéral en 1945, et Premier ministre de 1954 à 1956.

De par leur mère, fille du fondateur du premier fabricant de pneumatique du monde – Bridgestone –, Kunio et son frère cadet Yukio héritent d'une immense fortune. Kunio sera ministre de la Justice des cabinets Abe puis Fukuda de 2007 à 2008 avant de devenir ministre des Affaires intérieures et de la Communication dans le cabinet Aso (2008-2009). Yukio, diplômé des universités de technologie de Tokyo et de Standford (États-Unis), poursuit une carrière universitaire de chercheur assistant puis de professeur.

Élu député du parti libéral-démocrate (PLD) à la Chambre basse en 1986, Hatoyama Yukio quitte ce dernier en 1993 à la faveur d'une scission et rejoint un des petits partis de la mouvance conservatrice, le Nouveau Parti pionnier. Avec son frère Kunio et Kan Naoto – un activiste de gauche – il fonde, grâce à la fortune maternelle, le premier parti démocrate en 1996. Ce dernier, rejoint par des dissidents du PLD et des sociaux-démocrates, devient, en avril 1998, le parti démocrate du Japon (PDJ), qui fusionne en 2003 avec le parti libéral d'Ozawa Ichiro. Dans l'ombre de ce dernier, Hatoyama Yukio contribue à l'émergence du PDJ comme principal parti d'opposition et le mène à une victoire écrasante sur le PLD lors des élections législatives du 30 août 2009.

Investi Premier ministre (septembre 2009), Hatoyama Yukio forme avec le parti social-démocrate (PSD) et le Nouveau parti du Peuple (NPP, centre droit) le premier cabinet d'alternance depuis un demi-siècle, porteur d'espoirs immenses dans la population. Mais, confronté à une dette publique considérable, il ne parvient pas à tenir ses promesses électorales ; ses tergiversations puis son renoncement au transfert de la base américaine de Futenma malgré la pression de l'opinion publique, achèvent de ternir son image, déjà entachée par des scandales de financement occulte dans son entourage, et provoquent sa démission le 2 juin 2010.

Pour en savoir plus, voir l'article Japon : vie politique depuis 1945.