Harald zur Hausen

médecin allemand (Gelsenkirchen 1936).

Benjamin d'une famille de quatre enfants, il entreprend des études de médecine aux universités de Bonn, Hambourg et Düsseldorf, avec une attirance pour la microbiologie et les maladies infectieuses. Après son doctorat, il obtient, en 1961, un poste à l'Institut de microbiologie de Düsseldorf où, pendant trois ans, il étudie l'influence du virus de la vaccine sur les chromosomes de cellules de souris. Il part ensuite aux États-Unis, poursuivre ses recherches en virologie à l'hôpital pour enfants de Philadelphie. De retour en Allemagne en 1967, il est accueilli à l'Institut de virologie de Würzburg, où il continue à étudier l'influence des virus et de leurs génomes sur les chromosomes cellulaires. C'est alors qu'il commence à s'intéresser au cancer du col de l'utérus, avec l'idée prémonitoire qu'un virus pourrait en être responsable.

En 1972, il est nommé professeur de virologie à l'université de Erlangen-Nuremberg, puis, cinq ans plus tard, rejoint l'université de Fribourg pour y occuper la même fonction. Il poursuit ses recherches sur le cancer du col de l'utérus et, à l'encontre des idées qui prévalent alors, postule que les papillomavirus humains jouent un rôle dans cette maladie. Il suppose que les cellules tumorales, infectées par un virus oncogène, pourraient héberger de l'ADN viral dans leur génome. Par suite, les gènes des papillomavirus humains stimulant la prolifération cellulaire pourraient être détectés par une recherche spécifique de telles cellules tumorales. Au début des années 1980, Harald zur Hausen conforte ses vues en parvenant à isoler deux types de papillomavirus humains dans des échantillons tissulaires provenant de patientes atteintes d'un cancer du col de l'utérus. La corrélation qu'il supposait entre les papillomavirus et le cancer du col de l'utérus est désormais établie.

En 1983, Harald zur Hausen est nommé directeur scientifique du centre de recherche allemand sur le cancer, à Heidelberg. Il occupera cette fonction jusqu'en 2003. Ses travaux ont permis le développement d'un vaccin préventif contre le cancer du col de l'utérus. Ils lui valent, en 2008, le prix Nobel de physiologie ou médecine (1/2 du prix), qu'il partage avec les Français Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi, codécouvreurs du virus du sida (1/4 du prix chacun).