Georges de Poděbrady

(Poděbrady 1420-Prague 1471), roi de Bohême (1458-1471).

Issu de la petite noblesse de Moravie, de religion hussite, il devient, après la mort du roi Albert en 1439, chef du parti utraquiste (partisan de la communion sous les deux espèces du pain et du vin, appelé aussi callixtin) et est élu, à 24 ans, à la tête de la confédération chargée de maintenir la paix en Bohême de l'Est. En 1448, il s'empare de Prague, alors au pouvoir du parti catholique.

Reconnu en 1452 administrateur général du royaume de Bohême, pendant la minorité du jeune Ladislav le Posthume, il en est élu roi (1458) à l'unanimité, après la mort de ce dernier (1457). Il impose son autorité dans tout le royaume, même en Silésie (1460) et contraint son adversaire, l'empereur Frédéric III, à recourir à lui contre le roi de Hongrie Mathias Corvin (1459), et contre Albert d'Autriche, révolté en 1461.

En 1462, Georges tente en vain de faire admettre un plan d'organisation pacifique de la chrétienté qu'a inspiré son conseiller, le Français A. Marini. Lorsque Pie II veut abolir les Compactata de Jihlava, Georges s'y refuse et applique dans ses États une complète tolérance politique, se contentant de combattre l'unité des frères bohêmes. Paul II l'excommunie (1465 et 1466), délie ses sujets de leur serment de fidélité (révolte de la noblesse catholique tchèque, qui est vaincue) et prêche contre lui une croisade dont Mathias Corvin prend la direction.

Celui-ci se fait élire roi de Bohême par les nobles catholiques (1469). Mais Georges obtient la neutralité de la Pologne en proclamant comme son successeur Ladislas Jagellon, fils du roi Casimir IV. Il préserve ainsi l'autorité et l'indépendance du royaume.

Pour en savoir plus, voir l'article République tchèque : histoire.