Adrian Frutiger

Créateur de caractères d'imprimerie suisse (Unterseen, Suisse, 1928).

Adrian Frutiger voulait être sculpteur, mais son père l'envoie en apprentissage chez un imprimeur local. À vingt ans, il est étudiant à l'école des Arts décoratifs de Zurich.

En 1952, Charles Peignot, directeur de la fonderie Deberny et Peignot, remarque une plaquette d'Adrian Frutiger sur l'histoire de l'écriture (Schrift/Écriture/Lettering, Zurich, 1951). Frutiger, aussitôt embauché comme dessinateur, deviendra directeur artistique en 1958. C'est une période d'intense production : il crée les caractères Président(1952), Phbus (1953), Ondine (1953), Méridien (1954).

En 1954, Charles Peignot lui demande une adaptation du caractère Futura (Paul Renner, 1927-1930) pour la photocomposeuse Lumitype. Trouvant ce caractère par trop géométrique, Adrian Frutiger propose de nouvelles bases et dessine l'Univers (1957), qui aura un succès immédiat. Cette linéaire, destinée à la fois à la composition manuelle, à la composition mécanique et surtout à une machine qui allait bouleverser l'industrie graphique, la photocomposeuse, bouleverse aussi les conceptions traditionnelles du classement car elle est proposée en une palette de vingt et une variantes combinant quatre graisses, quatre chasses et sept italiques.

Ayant atteint un sommet de l'art typographique, Adrian Frutiger a dessiné de nombreux caractères et travaillé à l'adaptation de son Univers pour les machines à boule IBM, pour la composition sur ordinateur ou encore pour l'aéroport d'Orly.

On lui doit également la signalétique du métro parisien, de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, dont le caractère sera commercialisé sous le nom de Frutiger (1976), un caractère pour la lecture optique, l'OCR-B (devenu norme internationale en 1973), un grand nombre de logos (dont ceux de la Réunion des musées nationaux et du musée Rodin).

L'auteur du livre Des signes et des hommes (1978, traduit en français en 1983), fruit de son enseignement à l'école Estienne à Paris (1952-1968), exerce donc une influence considérable sur notre environnement graphique.