Erwin Rommel
Maréchal allemand (Heidenheim 1891-Herrlingen, près d'Ulm, 1944).
1. Le nazi convaincu
Pendant la Première Guerre mondiale, il se distingue en France, en Roumanie et en Italie, où, lieutenant wurtembergeois au corps de montagne, il enlève le mont Mataiur, franchit la Piave, capture 10 000 Italiens en octobre 1917. Capitaine, il commande pendant huit années une compagnie, puis dirige (sans être breveté d'état-major) le cours de tactique à l'école d'infanterie.
Ardent nationaliste, persuadé que Hitler relèvera l'Allemagne, il devient officier de liaison entre la Wehrmacht et les mouvements de jeunesse nazis (1935). Il écrit Infanterie greift an (L'infanterie attaque), qui lui vaut la faveur du Führer. Colonel en 1937, commandant de l'école d'officiers de Wiener Neustadt en 1938, général, à la tête du QG de Hitler en 1939, il obtient le commandement de la 7e Panzerdivision, avec laquelle il se distingue en France (1940).
2. Le « Renard du désert »
Commandant de l'Afrikakorps (1941), il arrête la débâcle italienne en Libye (→ campagne de Libye). Son génie manœuvrier, ses méthodes tactiques, ses plans audacieux en Cyrénaïque et sa remarquable avance sur El-Alamein lui valent l'estime de ses adversaires – Wawell, Auchinleck et Montgomery – et le surnom de « Renard du désert ». Arrivé à 70 km du Caire en juillet 1942, il doit cependant, faute de renforts et de ravitaillement, battre en retraite devant Montgomery jusqu'en Tunisie.
3. La disgrâce
Rappelé en Europe en mars 1943, il est chargé de désarmer les Italiens des Alpes, puis d'activer les travaux du mur de l'Atlantique. À la tête du groupe d'armées B en France, il ne parvient pas à s'opposer au débarquement allié (juin 1944) et demande à Hitler d'arrêter la lutte à l'Ouest.
Dégoûté par le nazisme, il envisage d'appuyer le putsch projeté contre le Führer, lorsqu'il est blessé et évacué (17 juillet). Au courant de ses liens avec les conjurés, Hitler invite Rommel à se suicider ; ce dernier accepte, pour sauver les siens (14 octobre) ; il aura des obsèques nationales en raison de sa popularité. L'historien anglais Liddell Hart a publié, sous le titre la Guerre sans haine (1953), ses carnets personnels.
Pour en savoir plus, voir l'article Seconde Guerre mondiale.