saints Cyr et Jean d'Alexandrie

Martyrs chrétiens en Égypte (premiers siècles).

Le patriarche d'Alexandrie Cyrille (mort en 444) fit transférer à Ménouthis, près de Canope, dans une église précédemment dédiée aux Évangélistes, les dépouilles des obscurs martyrs alexandrins Cyr (Kûros/Cyrus) et Jean (Iohannes) qu'il avait découvertes dans l'église Saint-Marc. Cette translation visait à supplanter le culte local d'Isis guérisseuse ; on attribua donc aux deux saints les mêmes pouvoirs médicaux qu'était auparavant censée posséder la déesse égyptienne. Celle-ci devait pourtant conserver ses nombreux dévots jusqu'à la suppression autoritaire de son culte, à la fin du siècle. C'est alors que le pèlerinage au sanctuaire des saints guérisseurs se développa et attira maints fidèles venus de tout l'Orient, mais également de la Grèce et de l'Italie.

Sophronios écrivit au début du viie siècle un recueil de soixante-dix miracles posthumes de Cyr et Jean. Ces derniers concurrencèrent les deux autres saints « anargyres », Côme et Damien. La légende fit de Cyr un médecin bénévole ayant fui au désert la persécution de Dioclétien. Rejoint dans sa pieuse retraite par l'officier déserteur Jean, il serait parti avec son ami soutenir quatre chrétiennes qu'on jugeait au tribunal de Canope, et tous deux partagèrent leur martyre.

La prise d'Alexandrie par les Arabes, en 741, ne mit pas fin au pèlerinage, et l'on sait que le sanctuaire de Ménouthis existait encore au ixe siècle. Les reliques arrivèrent à Constantinople et à Rome, où les saints se virent attribuer une chapelle (Santa Passera) dès le début du viiie siècle et devinrent encore patrons de trois petits oratoires. Cyr (à qui la ville d'Aboukir doit son nom) et Jean sont mentionnés par le Synaxaire de Constantinople.

Fête le 31 janvier.