Ernest Curderoy

Écrivain français (Avallon 1825-Fossaz, près de Genève, 1862).

Fils d'un médecin bourguignon, il étudia la médecine à Paris à partir de 1842. Il se lança dans l'agitation politique à l'occasion des journées de juin 1848, durant lesquelles il soigna les blessés, et prit part à la campagne politique de son père, candidat aux élections. Le 13 juin 1849, il protesta contre l'aide donnée par la IIe République au pape, ce qui entraîna, le 15 novembre suivant, sa condamnation à la déportation pour son activité politique. Il se réfugia d'abord en Suisse, où il resta jusqu'à son expulsion, et partit alors pour l'Angleterre (1851). Il publia en juin 1852 un premier pamphlet, la Barrière du combat ou Dernier Assaut, dirigé contre les chefs des exilés français de Londres ; son écriture cynique et méprisante lui attira aussitôt l'hostilité de la plupart de ses anciens compagnons de lutte. La même année, il publia De la révolution dans l'homme et dans la société, où il affirmait que la révolution ne pouvant réussir par le bien, il fallait qu'elle se fraie « sa voie par le mal ». Abandonné par ses anciens compagnons et atteint d'une maladie du système nerveux, il se suicida.

Son principal ouvrage s'intitule Hurrah ! ! ! ou la révolution par les cosaques, et fut publié à Londres en 1854 ; Curderoy y exprime sa conviction qu'une catastrophe comme le serait l'invasion de l'Europe par des « barbares » amènerait une reconstruction socialiste. Il put également publier, grâce à l'aide de sa famille, Jours d'exil (1854-1855) et « l'Homme », organe de la démagogie française à l'étranger. Des textes devant servir à d'autres ouvrages ont été détruits après sa mort par sa mère.