Chen Shui-bian
Homme d'État taïwanais (comté de Tainan 1950).
Avocat, il rejoint dans les années 1980 la mouvance dissitente en lutte contre le Guomindang, avant de rallier, dès sa fondation en 1987, le premier parti d'opposition légal, le parti démocratique progressiste (DPP), partisan de réformes libérales et de l'indépendance de l'île. Élu maire de Taipei (1994), il engage une politique de réformes (lutte contre la corruption), qui lui vaut l'hostilité des conservateurs et la perte de la mairie en 1998. Premier président d'opposition élu au suffrage universel le 18 mars 2000, il succède à Lee Teng-hui et met fin à plus de cinquante ans de règne du parti nationaliste, le Guomindang. Partisan de « l'établissement d’une république de Taïwan souveraine et indépendante » et opposé au principe « un pays, deux systèmes », il appelle cependant au dialogue avec la République populaire de Chine pour l'organisation d'un « sommet de la paix ». Il est réélu de justesse en 2004 devant Lien Chan, candidat du parti nationaliste, tout en étant accusé par l'opposition d'avoir mis en scène la tentative d'assassinat dont il est victime au terme de la campagne électorale. Sorti affaibli des élections législatives de décembre au profit du Guomindang qui conforte sa majorité au Yuan législatif, il est en outre éclaboussé par des affaires de malversations financières (2006) impliquant également son entourage. Désavoué par une proportion croissante de ses partisans et par une partie de l'opinion qui réclame sa démission, il est battu à l'élection présidentielle du 22 mars 2008 par Ma Ying-jeou, le candidat du Guomindang. Rattrapé par la justice, il est condamné en 2009 à la prison à vie et à une amende de 6 millions de dollars (4,1 millions d'euros) pour corruption, blanchiment d'argent, détournement de fonds et falsifications de documents.