Brian Cowen
Homme politique irlandais (Tullamore, comté d'Offaly, 1960).
1. Le successeur naturel de Bertie Ahern
Jeune avocat, membre du Fianna Fáil, élu pour la première fois au Dáil Éireann en 1984 (il est alors le benjamin), il occupe successivement de nombreuses charges ministérielles : ministre du Travail dans le cabinet d'Albert Reynolds (1992-1993), des Transports, de l'Énergie et des Communications (1933-1994), de la Santé et des Enfants (1997-2000), il est ministre des Affaires étangères pendant la présidence irlandaise de l'Union européenne et le référendum sur le traité de Nice (2000-2004) avant de prendre en charge le portefeuille des Finances (2004-2008). Nommé Tánaiste (vice-Premier ministre) en 2007, il apparaît alors comme le successeur naturel de Bertie Ahern.
2. Chef du Fianna Fáil et Premier ministre
Élu président du Fianna Fáil, en avril 2008 après la démission de B. Ahern, il est nommé, sans surprise, Premier ministre (Taoiseach) d'Irlande, le 7 mai 2008. Ayant fait une affaire personnelle de la ratification par ses concitoyens du traité de Lisbonne, il essuie un premier échec, lorsque ceux-ci le rejettent le 12 juin 2008, avant d'être ensuite confronté au ralentissement économique de son pays. Il doit d'abord accompagner l'explosion de l'importante bulle spéculative immobilière héritée de la décennie de très forte croissance, puis, à partir de septembre, parer aux contrecoups de la tempête financière internationale qui s'abat de plein fouet sur une économie fortement exposée à ce secteur et par ailleurs très largement ouverte à un commerce mondial alors en pleine déconfiture. À ce titre, son gouvernement décide d'aider en urgence les grandes banques du pays, menacées de faillite, et, devant le creusement spectaculaire des déficits publics, de restaurer la compétitivité de l'île en adoptant une politique fort impopulaire de rigueur par temps de hausse tout aussi exponentielle du chômage.
Les élections européennes de juin 2009 traduisent le rejet de ses arbitrages et de son leadership : son parti, le Fianna Fáil, est nettement devancé par son principal concurrent, le Fine Gael, tandis que les formations de gauche progressent de façon marquée. Au plus bas dans les sondages (10 à 12 % d’opinions favorables), il fixe au 2 octobre la tenue d’un nouveau référendum sur le traité de Lisbonne et se remet en selle en orchestrant la campagne pour sa ratification, qui cette fois l'emporte largement. À ce succès s’ajoute en fin d’année la légère amélioration de la conjoncture économique qui lui permet d’entrevoir des lendemains meilleurs.
L’embellie n’est cependant que de courte durée : dès novembre, menacée de faillite, l’Irlande doit quémander une aide d’urgence à l’UE et au FMI, moyennant un nouveau plan d’austérité que B. Cowen s’engage à faire voter au Parlement, avant de démissionner et de provoquer de nouvelles élections générales. Prévues pour le 11 mars, elles sont avancées au 25 février 2011, après l’acceptation par le Dàil du programme élaboré par le ministre des Finances, Brian Lenihan, et une succession de démissions du cabinet de membres du Fianna Fáil et des Verts.
Contraint, par son impopularité et une contestation interne, à abandonner en janvier la direction de sa formation, et ce, malgré l’obtention en son sein d’un vote de confiance, B. Cowen fait connaître à la fin du mois son intention de ne pas se représenter devant les électeurs, mettant fin à près de 30 ans de vie publique, mais échappant ainsi à la curée que connaît le 25 février son parti, désormais dirigé par l’ancien ministre des Affaires étrangères Micheál Martin.
Pour en savoir plus, voir l'article Fianna Fáil.