Rabah Bitat

Homme politique algérien (Aïn Kerma 1925-Paris 2000).

Chef historique de la guerre d'indépendance, il fait partie de ceux que l'on appelle les « fils de la Toussaint », le noyau de militants nationalistes algériens qui déclenchent la série d'attentats marquant le début de la guerre contre la France, le 1er novembre 1954 (→ guerre d'Algérie). Désigné alors premier responsable du Front de libération nationale (FLN), Bitat est arrêté en 1955 et n'est libéré que le 20 mars 1962, le lendemain de la proclamation du cessez-le-feu.

Il participe au premier gouvernement d'Ahmed Ben Bella après l'indépendance, comme vice-président du Conseil mais démissionne de son poste en novembre 1963 et rejointt l'opposition. En 1965, il soutient le coup d'État de Houari Boumediene qui renverse Ben Bella ; il devient alors ministre d'État.

Nommé ministre des Transports en 1972, il conserve ce portefeuille jusqu'à son élection à la tête de l'Assemblée nationale algérienne (1977). C'est à ce titre qu'il assure l'intérim de la présidence de la République à la mort de Boumediene, le 28 décembre 1978. Il est reconduit dans ses fonctions en 1982 et 1987.

Hostile à la politique de l'ancien chef du gouvernement Mouloud Hamrouche (1989-1991), Bitat démissionne et redevient simple député. Au terme de son mandat, en 1992, et alors que le pays commence à s'enfoncer dans la violence du terrorisme islamique, il se retire de la scène politique. En 1999, il apporte cependant son soutien à Abdelaziz Bouteflika, élu chef de l'État.

Pour en savoir plus, voir les articles Histoire de l'Algérie, Algérie : vie politique depuis 1962.