André Tiraqueau
Jurisconsulte et érudit français (Fontenay-le-Comte 1480-Paris 1558).
Né dans une des grandes familles de la bourgeoisie de robe, il fut « juge châtelain » et sénéchal de Fontenay. À ce titre, il fit relâcher Rabelais, retenu prisonnier dans son couvent des cordeliers ; il devint l'un des plus proches amis de l'écrivain, qu'il initia à l'hellénisme et qui l'appelait « le bon, le docte, le sage, le tant humain, tant débonnaire et équitable ».
Appelé à Paris par François Ier (1541), il siégea comme conseiller au Parlement. Il est l'auteur de très nombreux traités juridiques qui firent longtemps autorité ; d'après son ami Dorat, qui composa à ce sujet une épigramme : « Tiraqueau composait un livre, et son épouse faisait un enfant tous les ans. Si cela eut toujours duré, le nombre des enfants aurait égalé celui des livres. La fécondité du mari l'accompagna jusqu'à la mort. Mais celle de sa femme eut un terme. […] Le nombre des livres excéda celui des enfants. »
Parmi ses œuvres, on peut notamment citer :
– De Legibus connubialibus et de Jure mariti (1515), traité de droit naturel, de droit des gens et de droit civil sur la matière du mariage, et commentaire sur le droit coutumier du Poitou, où Tiraqueau se révèle un ardent défenseur des droits des femmes (une partie de l'ouvrage constitue d'ailleurs une sorte d'encyclopédie historique de toutes les femmes savantes et philosophes, tandis qu'une autre, plus curieusement, est consacrée à un glossaire grec et latin des parties du vêtement et de la toilette des femmes dans l'antiquité gréco-romaine) ;
– De Nobilitate et Jure Primogenitorum (1543), autant traité de jurisprudence qu'histoire des professions, des personnages célèbres qui se sont distingués dans chacune d'elles, et du rang qu'elles tiennent dans la société.