Alexandre II
(Moscou 1818-Saint-Pétersbourg 1881), empereur de Russie (1855-1881), fils de Nicolas Ier.
Alexandre II accéda au trône alors que les défaites de la guerre de Crimée révélaient le retard économique de la Russie, cause première de sa faiblesse militaire. Il dut accepter le traité de Paris (mars 1856). Il promulgua le « statut des paysans libérés du servage » du 19 février (3 mars) 1861 et confia à la « commune rurale » les fonctions fiscales et judiciaires qu'assumaient les seigneurs. Complétée par la création des assemblées territoriales, ou zemstvos (1864), par la réforme de la justice et de l'enseignement et par l'institution du service militaire obligatoire (1874), l'abolition du servage amorça le passage à un régime moderne de liberté individuelle et d'égalité civile. Ces réformes furent cependant appliquées dans leur sens le plus restrictif, surtout après l'insurrection polonaise (1863) et la tentative d'assassinat contre le tsar de 1866.
Alexandre II accepta le rapprochement avec l'Autriche et l'Allemagne proposé par Gortchakov et par Bismarck et scellé par l'alliance des trois empereurs (1873). Il poursuivit l'expansion territoriale dans le Caucase (reddition de Chamil en 1859), en Extrême-Orient et en Asie centrale. La victoire qu'il remporta sur les Ottomans fut consacrée par le traité de San Stefano (mars 1878), remis en cause au congrès de Berlin (juin-juillet 1878). Alexandre II échappa à plusieurs tentatives d'attentats fomentés par l'association populiste Liberté du peuple en 1879-1880. Il fit appel en 1880 à Loris-Melikov et mourut victime d'un attentat (1er [13] mars 1881).