Albert Uderzo
Dessinateur français de bandes dessinées (Fismes 1927-Neuilly sur Seine 2020).
La rencontre avec Goscinny
Fils d'immigrés italiens, Albert Uderzo débute sa carrière de dessinateur dans les années 1940. En 1945, il crée le personnage de Flamberge dans une histoire de mousquetaires (éditions André Renan), puis, l'année suivante, celui de Clopinard (éditions du Chêne) et, en 1948, celui d'un chevalier errant, Belloy l'Invulnérable (pour le magazine OK) qu'il reprendra en 1951 avec Jean-Michel Charlier.
Dès ses premières créations, Uderzo mêle le dessin réaliste et les traits humoristiques. Au début des années 1950, il dessine pour différents journaux en France et en Belgique, et rencontre René Goscinny, qui devient son complice privilégié et avec qui il commence une longue et fructueuse collaboration.
Sur des scénarios de Goscinny, Uderzo dessine Jehan Pistolet pour la Libre Belgique (1952), Luc Junior et Bill Blanchard (1954), Benjamin et Benjamine (1956), puis, en 1958, les premières aventures d'Oumpah-Pah le Peau-Rouge dans le journal Tintin. Dans cette dernière série, on trouve déjà certains des ingrédients qui, après la Famille Moutonnet (1959) et la Famille Cokalane (1961), feront l'immense succès de la création suivante du tandem Goscinny-Uderzo, un petit guerrier gaulois nommé Astérix dont les aventures vont s'imposer au fil des années comme les best-seller absolus de la bande dessinée française.
La popularité d'Astérix
En 1959 paraît le premier numéro de la revue Pilote dans laquelle Uderzo dessine deux des principales bandes dessinées, Astérix le Gaulois et Michel Tanguy. Cette dernière série, dont Uderzo ne dessinera que les premières aventures, est écrite par Jean-Michel Charlier, qui avait déjà travaillé avec lui sur Belloy ; bientôt rebaptisée Tanguy et Laverdure, elle est reprise en 1966 par le dessinateur Jijé. Car c'est le personnage d'Astérix qui réclame toute l'attention d'Uderzo : dès son apparition, le Gaulois remporte tous les suffrages des lecteurs, petits et grands. L'alchimie entre les scénarios de Goscinny et le style graphique d'Uderzo fonctionne magistralement, et la popularité d'Astérix dépasse largement le monde de la bande dessinée : en 1966, Astérix figure sur une couverture de l'Express, magazine sérieux par excellence.
En 1967, le dessin animé Astérix le Gaulois prolonge le succès des albums ; il sera suivi par l'adaptation d'Astérix et Cléopâtre. En 1974, Goscinny et Uderzo créent leurs propres studios d'animation, Idéfix, qui produiront en 1976 les Douze Travaux d'Astérix. En 1977, après le décès de Goscinny, Uderzo continue seul. Après la parution d'Astérix chez les Belges (1979), dernier scénario de Goscinny, Uderzo fonde les Éditions Albert-René et réalise seul dix albums d'Astérix entre 1980 (le Grand Fossé) et 2009 (l'Anniversaire d'Astérix et Obélix, le livre d'or).
En janvier 1999, Uderzo a été récompensé par le Grand Prix du millénaire du festival de la bande dessinée à Angoulême ; le mois suivant, les aventures du « petit Gaulois », adaptées pour le cinéma dans un long métrage réalisé par Claude Zidi – avec Christian Clavier et Gérard Depardieu, respectivement dans les rôles d'Astérix et d'Obélix – obtenaient un succès international. Cet Astérix et Obélix contre César sera suivi par de nouvelles adaptations pour le grand écran : Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre (d'Alain Chabat, 2002) et Astérix aux jeux Olympiques (de Frédéric Forestier et Thomas Langmann, 2008).