Aelred

Abbé de Rievaux (Hexham, Northumberland, 1109 ?-monastère de Rievaux 1167).

Issu d'une famille noble, il passa sa jeunesse à la cour du roi David d'Écosse et fut élevé avec le fils de celui-ci, le prince Henri. En 1135, il entra au monastère cistercien de Rievaux, dans le Yorkshire, qui venait d'être fondé sous les auspices de saint Bernard. Maître des novices en 1141, il fut envoyé l'année suivante fonder le monastère de Revesby, dans le Lincolnshire avec une douzaine de moines.

En 1146, il revint à Rievaux, où il avait été élu abbé. Cette charge était particulièrement lourde car il incombait à l'abbé de Rievaux de superviser et de visiter tous les monastères cisterciens d'Angleterre, ce qui obligea Aelred à se déplacer fréquemment à travers le pays, où le nouvel ordre était en pleine expansion. Il s'acquitta si bien de ses obligations qu'on lui proposa à plusieurs reprises de devenir évêque, ce qu'il refusa fermement. En 1163, après avoir organisé une rencontre entre le roi d'Angleterre Henri II et le pape Alexandre III, qui se déroula à Toucy en 1162, il prit part au chapitre général de l'ordre cistercien qui se tint en France. En 1164, il participa à une mission auprès des Pictes, peuplade celtique demeurée païenne, et obtint la conversion de leur chef.

Aelred doit surtout sa réputation à ses ouvrages historiques, des Vies de saints, dont celle d'Édouard le Confesseur, rédigée à l'occasion de la translation des restes de ce dernier à Westminster en 1163, et des traités de spiritualité. Parmi ces derniers, les plus importants sont le Miroir de la charité (Speculum charitatis), composé vers 1141-1142, consacré aux moyens de parvenir à la perfection chrétienne, une Règle pour les recluses, rédigée pour sa sœur, et surtout la méditation en forme de dialogue intitulée De l'amitié spirituelle ainsi que des sermons et un commentaire du récit évangélique « Quand Jésus avait douze ans ». Sensible à la dimension affective de la vie religieuse, Aelred fut, à la suite de son maître saint Bernard, un des meilleurs théologiens et spirituels du monachisme médiéval.

Il n'est pas établi qu'il ait été canonisé à la fin du xiie siècle, comme le veut la tradition, mais, dès 1250, le chapitre général de Cîteaux l'inscrivit parmi les saints de l'ordre et ordonna la célébration de sa fête dans tous les monastères cisterciens.

Fêté le 12 janvier.