Adolphe Billault
Homme politique français (Vannes 1805-Nantes 1863).
Avocat puis bâtonnier au barreau de Nantes, il fut élu député de la circonscription d'Ancenis (Loire-Inférieure) en 1837 et en 1839. Billault siégeait avec l'opposition. En mars 1840, Thiers le nomma sous-secrétaire d'État à l'Agriculture et au Commerce, poste qu'il abandonna après la démission du président du Conseil. Réélu en 1842 et en 1846, élu à la Constituante de 1848, Billault était un républicain modéré, partisan de Cavaignac. Il se rallia à Louis-Napoléon Bonaparte, dont il devint l'un des familiers. En 1852, il fut élu député de l'Ariège et nommé président du Corps législatif.
Le 1er décembre, c'est lui qui porta au prince-président la nouvelle du rétablissement de l'Empire. En 1854, il céda la présidence du Corps législatif à Morny et devint ministre de l'Intérieur, en remplacement de Persigny. Il fut à ce poste le maître d'œuvre des élections de 1857, très favorables à l'empereur, mais il fut évincé de son ministère en 1858, après l'attentat d'Orsini. En 1860, Napoléon III le nomma ministre sans portefeuille chargé de défendre les projets de loi du gouvernement devant les Chambres. En 1863, il devint ministre d'État.
À la fin de sa carrière, il eut une querelle privée et secrète avec un avocat de Limoges, maître Sandon. En 1848, Billault avait demandé à Sandon de l'aider à se présenter dans la Haute-Vienne. L'avocat avait conservé la correspondance qu'il avait échangée avec Billault à l'époque. Cette correspondance avait des accents antibonapartistes. Aussi, lorsqu'il devint ministre de Napoléon III, Billault offrit de racheter ses lettres. Sandon refusa. Le ministre finit par les récupérer ; il fit passer Sandon pour fou et l'envoya en prison. Sandon ne retrouva la liberté qu'après la mort du ministre, et Napoléon III lui fit verser une pension.
Une statue a été élevée à Nantes en l'honneur de Billault en 1867.