Álvaro Uribe Vélez
Homme d'État colombien (Medellín 1952).
Secrétaire général auprès du ministère du Travail (1977-1978), maire de Medellín (1982-1984), sénateur (1986-1994), gouverneur du département d'Antioquia (1995-1997), il est élu à la présidence de la République de Colombie en 2002, comme candidat indépendant après être entré en dissidence au sein du parti libéral. Proposant ainsi une alternative de droite à l'hégémonie traditionnelle du bipartisme libéral/conservateur, il est réélu en 2006.
1. Une politique de « sécurité démocratique »
Afin de mettre fin à la violence qui mine le pays (extorsions de fonds, trafic de stupéfiants, terrorisme et séquestrations) et après l'échec de la stratégie de son prédécesseur, Á. Uribe met en place une « politique de sécurité démocratique » qui se traduit dans un premier temps par la démobilisation des principaux groupes paramilitaires (les Autodéfenses Unies de Colombie, AUC). Face à la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), il opte tantôt pour la guerre sans merci (« Plan patriote », vaste opération militaire déclenchée en 2004 avec l'appui des États-Unis mais sans résultat durable) tantôt pour la réouverture de négociations (projet d'« accord humanitaire » caressé à partir de 2004 et relancé en 2007 sur l'échange de guérilleros emprisonnés contre des otages). Parallèlement, la loi « Justice et paix » (2005) – visant à réinsérer sous certaines conditions les membres des groupes armés démobilisés tout en garantissant les droits des victimes à la justice et à des réparations – est présentée comme le prix à payer pour parvenir à une pacification.
2. La réélection
Malgré le scandale de la « parapolitique » révélant diverses collusions entre l'État et les paramilitaires, la popularité de Á. Uribe reste très forte comme en témoigne sa réélection triomphale en 2006 tandis que la libération par les forces armées d'Íngrid Betancourt en juillet 2008 le conforte dans son intransigeance. Misant sur un affaiblissement de la guérilla, dû notamment à la disparition de certains de ses chefs historiques et aux désertions (environ 6 000 en 2007 et 2008), il privilégie ainsi la force plutôt qu'un accord politique global. Si la Cour constitutionnelle l’empêche de se représenter pour un troisième mandat, c’est après un nouveau succès militaire avec la libération de quatre des plus anciens prisonniers des FARC en juin 2010, qu’il cède le pouvoir à son dauphin et ancien ministre de la Défense Juan Manuel Santos, élu au second tour de scrutin avec plus de 69 % des suffrages.
3. Dans l’opposition
L’ex-président conserve cependant des partisans dans le pays. Critique à l’égard des pourparlers de paix engagés par le président Santos, il rompt avec le parti social de l’Unité nationale (ou « parti de la U ») et fonde en janvier 2013 le Centre démocratique, nouvelle opposition de droite au gouvernement. Il est élu sénateur en 2014.
Pour en savoir plus, voir l'article Colombie.