les de Braekeleer
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Famille de peintres belges.
Ferdinand (Anvers 1792 – id. 1883) fut un peintre de genre à la manière du xviie s. ; lointain épigone de Van Ostade et de Téniers, il est représenté notamment dans les musées d'Anvers, de Bruxelles et de Gand.
Son fils aîné, Ferdinand le Jeune (Anvers 1828 – id. 1857) , fut également peintre de genre suivant la tradition du xviie s.
Henri (Anvers 1840 – id. 1888).
Frère de Ferdinand le Jeune, il est le plus célèbre des trois. Il suivit de 1854 à 1861 les cours de l'Académie d'Anvers, où il se lia avec Jan Stobbaerts. Neveu d'Henri Leys, il subit son influence et commença sa carrière en réaliste, peignant des toiles sombres, témoignant d'une scrupuleuse observation (la Blanchisseuse, Anvers, M. R. B. A.). Peu à peu, sous l'influence à la fois d'Holbein et de Metsys, il s'intéressa à un certain archaïsme comme à la conception de la réalité du xviie s. (Portrait d'Hélène, sœur de l'artiste, 1863). Cette tendance se confirma à la suite de voyages en Allemagne (1863-64) et en Hollande (1863), où Braekeleer fut frappé par Pieter De Hooch et Vermeer. Il s'attacha dès lors, dans une technique méticuleuse, à rendre l'atmosphère des chambres silencieuses, que leur décor suranné, leurs objets familiers saturent de présence excessive autour d'un personnage généralement seul (le Géographe, 1871, Bruxelles, M. R. B. A.) ou que la grille des fenêtres défend contre les sollicitations du dehors, bien plus que celles-ci n'en favorisent l'accès (l'Homme à la fenêtre, Anvers, M. R. B. A.). Cette vision de la solitude annonce l'art des Symbolistes.
Atteint de troubles mentaux, il cesse de peindre entre 1880 et 1884. À la fin de sa carrière, Braekeleer donne plus d'importance à l'étude de la lumière, sous l'influence de l'Impressionnisme (Femme du peuple, v. 1887, Bruxelles, M. R. B. A.). Il est bien représenté à Anvers ainsi qu'à Bruxelles, à Gand, à Tournai et à Verviers.