Jean-Baptiste Wicar

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre et collectionneur français (Lille 1762  – Rome 1834).

Fils d'un menuisier ébéniste à Lille, Wicar entra dans l'atelier de David, qui le prit en amitié et l'emmena avec lui à Rome en 1784. Il séjourna aussi à Florence, où il conçut le projet ambitieux de reproduire par le dessin la totalité des œuvres d'art exposées dans les galeries de la ville (en 1789 devait paraître le premier volume des Tableaux, statues, bas-reliefs et camées de la galerie de Florence et du palais Pitti). De retour à Paris en 1793, grâce à la protection de David, il est nommé conservateur de la section des antiques au Museum central des Arts. Il repart pour l'Italie en 1795, précédant les armées françaises. En 1797, il devient membre de la Commission chargée de choisir les pièces dignes d'être transportées à Paris. Fixé à Rome en 1800, il y fut professeur à l'Académie de Saint-Luc. Il sera nommé en 1806 directeur de l'Académie des beaux-arts de Naples et restera dans la ville jusqu'en 1809, avant de s'établir définitivement à Rome. La peinture de Wicar affiche un néo-classicisme intransigeant, parfois un peu sec, dans sa série des portraits officiels des membres de la famille Bonaparte : Portrait de Joseph Bonaparte (1808, Versailles) ; Portrait de Louis Bonaparte et de son fils Napoléon Louis (Rome, Museo Napolenico, et Versailles) ; Julie Bonaparte et ses filles (1809, Naples, Capodimonte). Il faut mentionner parmi ses tableaux d'histoire la grande Résurrection du fils de la veuve de Naïm, terminée en 1816 (musée de Lille), et le Virgile lisant l'Énéide (1819, Cadenabbia-Tremezzo, Villa Carlotta ; esquisse au musée de Lille). D'importantes collections des dessins de Wicar se trouvent à l'Accademia di Belle Arti de Pérouse et au musée de Lille, qui conserve aussi un bel ensemble de ses tableaux.

Wicar fut un grand collectionneur de dessins italiens. Ses deux premières collections, achetées par Lawrence, les plus importants dessins (Raphaël, Michel-Ange) sont aujourd'hui à Oxford (Ashmolean Museum) et à Londres (British Museum). Il légua au musée de Lille la troisième collection qu'il constitua, avec notamment un ensemble considérable de dessins de Raphaël.