Jacob de Wet

dit l'Ancien

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre néerlandais (Haarlem v.  1610  – ? apr.  1675).

Après avoir été très probablement l'élève de Rembrandt en 1630-1632, il s'établit à Haarlem (le musée de Darmstadt conserve de lui un tableau daté de 1633), s'y marie en 1635 et de nouveau en 1639, tandis que sa présence sur les listes de la gilde est attestée en 1645, 1660 et 1661. On ignore tout de lui après 1675. En habile pasticheur, et avec un sentiment délicat du clair-obscur, Wet peint surtout des scènes bibliques, dans la manière narrative, sinon dramatique, chère à Rembrandt à ses débuts (Jésus au Temple, 1633, Brunswick, Herzog Anton Ulrich-Museum ; Salomon sacrifiant aux idoles, musée de Lille), se plaisant en particulier à grouper de nombreux personnages aux attitudes bien diversifiées, de vastes paysages avec de pittoresques effets de lumière. Une œuvre, sans doute de ses débuts (l'Incendie de Troie, musée de Rennes), révèle encore des tendances maniéristes. On connaît même de lui quelques paysages purs, comme ceux de Londres (N. G.) ou de Hambourg (Kunsthalle). Cependant, on distingue assez mal ses œuvres de celles de Gerrit de Wet, qui fut très vraisemblablement son frère, et de celles de son fils, Jacob le Jeune. Jacob l'Ancien fut également confondu autrefois avec un Jan de Wit, élève de Rembrandt établi à Hambourg.

Gerrit ( ? – Leyde 1674) était entré à la gilde de Haarlem en 1643. Ses œuvres sont conservées au Rijksmuseum (Saül saluant David, vainqueur de Goliath), à l'Ermitage, ainsi qu'au S. M. f. K. de Copenhague.

Jacob, dit le Jeune (Haarlem 1640 – Amsterdam 1697) , fils de Jacob le Vieux, mentionné à Amsterdam en 1672, demeure un élève et un imitateur extrêmement fidèle de son père. Son dessin est plus figé, et l'artiste semble avoir affectionné davantage les effets de lumière féeriques avec des foudroiements et des scintillements dorés, le fantastique oriental des costumes, les contre-jours mystérieux, autant de moyens faciles, mais séduisants, pour prolonger à l'époque des italianisants le Rembranisme baroque des années 1630 : la Découverte de Moïse enfant sur le Nil (Hambourg, Kunsthalle), et surtout la poétique Visite de Minerve aux Muses (musée de Rouen ; attribué jusqu'à présent à Jacob le Vieux). L'artiste semble avoir travaillé à l'étranger, si on l'identifie avec le Jacob de Wet inscrit à la gilde de Cologne en 1677. On le retrouverait ensuite peintre à la cour de Jacques II d'Angleterre, vers 1685 à Holywood Palace, puis vers 1688 à Glamir Castle.