James Ward

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre britannique (Londres 1769 id. 1855).

Il reçut une formation de graveur auprès de son frère William (1766-1826) et de J. R. Smith et fut ainsi nommé graveur en manière noire du prince de Galles en 1794. Marié peu après, il exécuta ses premières peintures dans le genre sentimental et rustique de son beau-frère, George Morland. Un changement s'opéra dans son style lorsqu'il eut découvert en 1803, dans l'atelier de Benjamin West, le Château de Steen de Rubens (Londres, N. G.), qui l'incita à exécuter, pour rivaliser avec le maître, le Combat de taureaux avec le château de Saint-Donat à l'arrière-plan (1804, Londres, V. A. M.). En réalité, ce sont surtout la netteté et la violence qui frappent dans ce tableau, comme elles distinguent ses peintures d'animaux inspirées de Stubbs et de Potter : l'Amour du cheval (1828, Londres, Tate Gal.). Nommé A. R. A. en 1807 et R. A. en 1811 (Bacchanale, Londres, Royal Academy), Ward commença la même année une composition grandiose : Gordale Scar (Yorkshire) [1811-1815, Tate Gal. ; plusieurs études à Bradford, City Art Gal., dans la coll. Mellon et à la Tate Gal.], où il tenta de représenter la force et la grandeur en exagérant les effets. De 1815 à 1822, il travailla à une allégorie de la victoire de Wellington à Waterloo (esquisse à l'hôpital royal de Chelsea), ce qui lui valut un prix de la British Institution. Il admirait Blake et Irving, et la violence de son style — prisé par Géricault lors de son voyage en Angleterre, en 1821, et qui a probablement influencé Delacroix (Une lionne et un héron, 1816, Porto Rico, musée de Ponce) — n'est que l'expression de sa ferveur pour le primitivisme et de sa certitude de l'imperfection de son époque. Durant la dernière partie de sa vie, qu'il passa dans une demi-retraite, sa popularité ayant décliné après 1830, notamment avec le succès grandissant de Landseer, il continua à peindre des animaux, surtout des chevaux, mais également des tableaux d'histoire, encore mal connus. Il est principalement représenté à la Tate Gal. de Londres — Regent's Park (1807), le Château d'Harlech (1808), Paysage avec du bétail (1820-1822), un Épagneul effrayant un canard (1821), le Cheval noir (1824), Chevaux surpris par des loups (1842) —, et l'on trouve de ses dessins à Birmingham (City Museum) et à Londres (Tate Gal., British Museum, Royal Academy, Witt Coll.).