Ardengo Soffici

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (Rignano sull'Arno, Florence, 1879  – Forte dei Marmi, 1964).

Il est à Paris entre 1900 et 1907, où il se forme au contact des milieux littéraires et artistiques d'avant-garde. De retour à Florence, il collabore aux revues Leonardo, La Voce, Lacerba, dont il est cofondateur avec l'écrivain Paul Papini et qui devient le porte-parole du mouvement futuriste. Dès 1913, il participe au Futurisme en publiant une série d'essais sur le mouvement dans lesquels, parallèlement à une première analyse historique, il met en évidence ses rapports avec la culture européenne (Cubismo e Futurismo, 1913 ; Primi Principii di una estetica futurista, 1920). Ses écrits embrassent un large panorama, qui va de l'Impressionnisme au Postimpressionnisme (qu'il contribua à faire connaître en Italie) jusqu'aux artistes contemporains (Carrà, 1928 ; Medardo Rosso, 1929).

Sa peinture se rattache d'abord aux principes esthétiques du Futurisme, mais il donne à ses volumes une ampleur particulière et à ses compositions une rigueur dérivée du Cubisme : il est influencé alors par Boccioni (Décomposition des plans d'une lampe, 1913). Il pratique la technique du collage et exécute une série de natures mortes (Fruit et liqueur, 1915). Il rompt avec le Futurisme en 1915. Opposé à certaines conceptions de l'avant-garde et voulant remettre en valeur la " tradition italienne ", il opte alors pour une vision plus naturaliste du Cubisme. La leçon formelle de Cézanne, greffée sur la tradition du xixe s. toscan (surtout Fattori et Signorini), est sensible dans ses paysages et ses " vues toscanes " : Champ avec meule (Rome, G. A. M.). Écrivain, Soffici a publié notamment Ignoto toscano (1909), Arlechino (1914) ainsi qu'un roman autobiographique, Lemmonio Boreo (1911). L'ensemble de son œuvre a été édité à Florence (Vallechi, 1959-1963).