Richard Serra

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Artiste américain (San Francisco 1939).

Après des études à l'université de Californie, puis à Yale où il fut l'élève de Josef Albers, Richard Serra entre en contact avec des artistes de New York (Rauschenberg, Stella, Reinhardt...), et découvre l'Arte povera lors d'un séjour en Italie (1964). Dès son retour à New York (1966), il entreprend une série de sculptures en caoutchouc vulcanisé (Belts, 1966-1967, coll. Panza di Biumo). Il poursuit l'année suivante son exploration des matériaux en jetant, à même le mur, du plomb fondu (Splashings). La sculpture porte en elle la trace de sa solidification, devient mémoire de son propre processus de fabrication. À l'encontre de tout procédé illusionniste, Serra cherche ainsi à réaliser une œuvre qui livre d'emblée les enjeux de sa production ; il s'affirme à ce titre comme une des révélations de l'exposition-manifeste de Berne : " Quand les attitudes deviennent formes " (1969). Avec la série des Prop Pieces, il commence à exploiter les propriétés physiques de l'acier (Prop, 1968, New York, Whitney Museum) et, dans des sculptures à grande échelle, va progressivement concentrer ses recherches sur le rapport interactif du spectateur à l'œuvre. Il redéfinit ainsi l'espace entier de certaines galeries (Circuit, 1972 ; Octagon for Saint Eloi, 1991, installé à l'entrée de l'église romane Saint-Martin de Chagny, Saône-et-Loire) par l'agencement de plaques d'acier monumentales. Présent aux Biennales de Paris (1971) et de Venise (1980), et aux Documents 5 et 7 de Kassel (1972 et 1982), il a exposé dans de nombreux musées, notamment au Stedelijk Museum (Amsterdam, 1977), au M. N. A. M. (Paris, 1983), au Kunstsammlung Nordrhein Westphalen (Düsseldorf, 1992).