Gerard Seghers ou Gerard Segers

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre flamand (Anvers 1591  – id. 1651).

Cousin de Daniel Seghers, avec qui il a été parfois confondu, il fréquenta sans doute les ateliers de Hendrick Van Balen le Vieux et d'Abraham Janssens, puis fut admis en 1608 comme maître à la gilde de Saint-Luc. Entre 1611 et 1620, il séjourna en Italie, où il fut notamment au service du cardinal Zapata y Mendoza à Naples. Il voyagea également en Espagne, où il continua la diffusion du rubénisme, et aux Pays-Bas du Nord. Seghers, qui travailla surtout à Anvers, était un bourgeois aisé qui recevait des commandes importantes. En 1637, il fut nommé peintre de la Cour par le prince-cardinal Ferdinand. Plus tard, il devint peintre de la cour du roi d'Espagne. Son œuvre a subi d'abord l'influence de Caravage et de Manfredi, puis, peu après son retour à Anvers, celle de Rubens. Peu d'œuvres subsistent de la période italienne (Judith avec la servante, Rome, G. N., Gal. Corsini). Cependant, parmi les thèmes caravagesques, le Reniement de saint Pierre semble avoir été son sujet de prédilection, ainsi qu'en témoignent des gravures d'œuvres perdues et plusieurs tableaux qui lui sont attribués (Ermitage, musée de Tours). Mise en place en 1620 dans l'église des Jésuites de Courtrai, la Résurrection du Christ (Louvre) témoigne, à l'issue du séjour italien, de la complexité d'une culture qui doit, à côté des caravagesques, aux peintres de Bologne, de Venise et de Vérone. Dans la Flagellation du Christ de l'église Saint-Michel à Gand, autre œuvre de transition, Seghers conserve le fond neutre typique du Caravagisme, mais il abandonne l'usage de la lumière artificielle, et les formes deviennent plantureuses. Avec l'Adoration des mages de l'église Notre-Dame de Bruges, le Mariage de la Vierge (musée d'Anvers), la composition est devenue rubénienne. Seghers prit part, avec Rubens, aux décorations de la Joyeuse Entrée du Cardinal-Infant et exécuta de grandes peintures décoratives (l'Enlèvement d'Europe, Festin bachique, Brunswick, Herzog Anton Ulrich-Museum). Il reçut faveurs et distinctions, dirigea un atelier important, aidé à la fin de sa vie par son fils Jean-Baptiste et par Thomas Willeboirts Bosschaert.