Arthur Segal

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre et sculpteur d'origine roumaine (Jassy, Roumanie,  1875  – Londres  1944).

Après des études à l'Académie de Berlin, il part en 1896 à Munich pour suivre l'enseignement de Schmidt-Reute, puis de Hoelzel (qui fut également le professeur de Schlemmer et de Baumeister), et voyage en 1902-1903 en Italie et en France. En 1904, il se fixe à Berlin, où il expose aussitôt avec le groupe de la Berliner Secession. Il participe en 1910 à la fondation de la Neue Secession et aux expositions de ce groupe, qui comptait Nolde, Heckel, Kirchner, Pechstein et Schmidt-Rottluff. Pendant la durée de la guerre, Segal séjourne à Ascona (Suisse), où il rencontre Jawlensky et Arp. Cette période sera déterminante : Segal abandonne en 1916 l'Expressionnisme pour élaborer ce qu'il appellera l'" équi-balance ", système d'équivalence optique du tableau, divisé en surfaces picturales égales et agencées tout d'abord suivant un seul, puis suivant plusieurs points focaux. Il va jusqu'à poursuivre en contrepoint, sur le cadre, les gammes colorées issues de la peinture elle-même. Son retour à Berlin en 1920 est marqué par sa première exposition personnelle à la gal. Altmann. Dès cette date, Segal s'impose comme un des membres les plus importants du Novembergruppe, avec lequel il exposera jusqu'en 1932 ; il fait également partie de la Juryfreie Kunstschau. En 1923, l'étude de la théorie des couleurs de Goethe l'amène à réaliser des peintures " prismatiques " et, quelques années plus tard, des sculptures " optiques " où la lumière, l'ombre jouent un rôle plastique essentiel. Une deuxième exposition personnelle lui est consacrée en 1926 à Rotterdam et à La Haye ; l'année suivante, il figure à l'exposition Wege und Richtungen abstrakter Malerei in Europa, organisée par la Städistche Kunsthalle de Mannheim. Tirant toujours ses études optiques des leçons de la nature, il appliquera dès 1927 le terme de " nouveau naturalisme " à ses nouvelles expériences picturales où se marque un retour à la figuration et au divisionnisme. En 1929, il participe à l'exposition Judische Künstler unserer Zeit au Henri Brendle Salon de Zurich et écrit à cette même date son livre théorique les Lois impersonnelles de la peinture. En 1933, il quitte l'Allemagne pour l'Espagne et Majorque et, en 1936, se fixe définitivement à Londres, où il meurt en 1944. L'année suivante, une grande rétrospective lui est consacrée à la Royal Society of British Artists Galleries. En 1987, le Kunstverein de Cologne lui a consacré une importante rétrospective. L'œuvre de Segal est représenté dans les musées de Zurich (Kunsthaus), de Genève (Petit Palais), de La Haye (Gemeentemuseum) et en Allemagne.