Moritz von Schwind

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre et graveur allemand (Vienne  1804  – Niederpöcking, près de Munich, 1871).

Il est de 1821 à 1823 l'élève de l'Académie de Vienne, où il subit l'influence de ses maîtres Schnorr von Carolsfeld et Peter Krafft, mais sa formation est surtout autodidacte. Il se fait d'abord connaître comme illustrateur et traite de sujets inspirés de contes ou de scènes de la vie bourgeoise. En 1828, il séjourne à Munich et se lie d'amitié avec Cornelius, sous l'influence de qui son art atteindra plus de monumentalité. De 1832 à 1836, il exécute les projets de fresques pour la Résidence de Munich et pour le château de Hohenschwangau. Il part en Italie en 1835 et crée à cette époque ses premières œuvres importantes, le Chevalier Kurts Brautfahrt (autref. au musée de Karlsruhe, brûlé en 1931). De 1840 à 1844, il travaille à Karlsruhe, décore de peintures murales la nouvelle galerie ; il peint alors le Chevalier de Falkenstein (1843-44, musée de Leipzig) et la Rose (1847, musées de Berlin). Il enseigne à Francfort puis à l'Académie de Munich en 1847, exécute des fresques à la Wartburg en 1854-55 et, en 1866-67, sa dernière œuvre monumentale : les fresques de la loggia de l'Opéra de Vienne illustrant des scènes de la Flûte enchantée de Mozart. Le style de Schwind dérive de celui des Nazaréens ; il s'en différencie toutefois par une manière plus puissante, plus heureuse, et sait y mêler une dimension fantastique et légendaire : un monde de gnomes et de fées peuple les forêts sous un éclairage lunaire (Vision dans la forêt, 1858, Munich, Städtische Galerie). La figure de Rübezahl (1859, id.) est l'une des plus fortes et des plus célèbres. Parallèlement à cette veine encore marquée par le chromatisme romantique, Schwind développe une peinture plus claire et spontanée, très anecdotique (la Visite, 1855, Munich, Neue Pin.) et sait renouveler ses cadrages et sa gamme colorée (l'Artiste et sa famille, 1864, Hanovre, Niedersächsisches Landesmuseum). Son œuvre graphique comprend les cycles de contes de Cendrillon (1854, Munich, Neue Pin.) et des Sept Corbeaux (1857-58, musée de Weimar). Schwind a également laissé des portraits très frappants (la Cantatrice Karoline Hetzenecker, 1848, musée de Nuremberg) et exécuté quelques commandes religieuses.