Gérard Schneider

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français d'origine suisse (Sainte-Croix, Suisse, 1896  – Paris 1986).

Il vient à Paris en 1916 pour étudier aux Arts décoratifs et ensuite à l'École des beaux-arts. Après un voyage en Italie (1920), il retourne en Suisse, où il participe à plusieurs expositions avant de s'établir définitivement à Paris, en 1922. Initié très jeune à la connaissance des styles par son père, antiquaire-ébéniste, il exerce le métier de restaurateur de tableaux mais continue à peindre et fait un premier envoi au Salon d'automne de 1926. Pendant vingt ans, il ne montrera plus guère ses œuvres, sinon aux Surindépendants en 1935, et c'est solitairement qu'il poursuit une évolution lente et réfléchie. Encore fondées sur l'observation et l'interprétation de la nature, ses premières recherches de mouvement, d'expression et de construction font apparaître un élan instinctif de lyrisme plastique et une volonté de synthèse qui l'amènent, après plusieurs essais de non-figuration (Paysage imaginaire, 1939 ; la Cité, 1940), à exécuter en 1944 les premières peintures qu'il reconnaît comme vraiment " abstraites ". Schneider, qui avait déjà peint en 1936 une Composition murale d'une stylisation très dépouillée, donne aussitôt à ses nouveaux tableaux de formes abstraites traitées en aplats une dimension monumentale et un aspect mural grâce à une technique à la colle exigeant une décision rapide dans l'exécution. Dès ce moment, il développe, en opposition avec l'Art abstrait géométrique, qui comptait alors de nombreux adeptes, une forme libre de création picturale qui ouvre la voie à l'Abstraction lyrique et à l'Action Painting. Son originalité est reconnue en même temps que celle de Hartung, plus graphique, à l'occasion de leurs premières expositions particulières, presque simultanées, à la gal. Lydia-Conti en 1947. Schneider obtint en 1948 la nationalité française. Attaché à la détermination " abstraite " de son art, il a accompli et développé une œuvre tumultueuse et impulsive pour laquelle on a souvent usé de métaphores musicales. Il a reçu en 1975 le grand prix national des Arts. Il est représenté à Paris (M. A. M. de la Ville : Opus 12 F, 1961 ; M. N. A. M. : Opus 95 E, 1961) et au musée de Grenoble. Des expositions rétrospectives lui ont été consacrées en 1983 par le musée de Dunkerque et le musée de Neuchâtel.