Patrick Saytour

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Artiste français (Nice 1935).

Après des études à l'école des Arts décoratifs de Nice, puis à l'école Camondo à Paris, Saytour utilise le pliage comme moyen de limiter les surfaces à peindre, par l'accentuation des plis et des bosses. En 1967, il prend comme matériaux des tissus imprimés " surchargés par de légères retouches qui paraissent souvent absorbées, fondues dans le graphisme " (Sans titre, 1967, Saint-Étienne, M. A. M.). Cet intérêt porté à la matérialité de la toile, que Saytour partage avec les membres du groupe Support-Surface, avec qui il expose à partir de 1969 (École spéciale d'architecture, Paris, 1969 ; musée du Havre, 1970 ; A.R.C., Paris, 1970 ; Théâtre de Nice, 1971), est visible dans de nombreuses œuvres fragmentant le support (Sangle, 1969 ; Rouleau, sangle, 1970). Une problématique similaire apparaît à partir de 1974. En 1976, les Tuilages, exposition d'une toile, permettent de révéler les traces d'un travail de solarisation, dans de grandes pièces, comme ce tondo traversé par une planche de bois (Tuilage, Paris, M. N. A. M.). Cet intérêt sur les matériaux communs se retrouve dans la série d'œuvres créées à partir de papiers peints et de tapis d'Orient, pris dans des motifs de ferronneries (Musée savoisien, Chambéry, 1981-82). L'usage que Saytour fait, par la suite, d'objets en trois dimensions s'inscrit dans la même interrogation sur les matériaux : en 1986, il présente une série de pièces composées de sièges pris dans des gangues de béton ou posés sur des croissants de pierre ou de métal (musée Ingres, Montauban, 1986). Il a réalisé à Hirson, en Picardie, une fontaine au centre– ville (1990). En 1980, le musée de Saint-Étienne a présenté une exposition d'ensemble de son œuvre. Celle-ci est représentée dans plusieurs musées (Marseille, musée Cantini ; Paris, M. N. A. M. ; Toulon). Patrick Saytour est professeur à l'école des beaux-arts de Nîmes.