Juan Sariñena

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre espagnol ( ?1545  –Valence 1619).

Originaire sans doute d'Aragon, Sariñena est la principale figure de l'école valencienne entre Juanes et Ribalta. Son séjour à Rome, documenté entre 1570 et 1575, lui permit de s'imprégner des nouvelles tendances du Maniérisme réformé. Établi à Valence depuis 1580, il jouit d'une certaine considération et reçoit des commandes de la Generalidad, du chapitre de la cathédrale, du couvent des frères prêcheurs et surtout du patriarche Juan de Ribera, son protecteur. Dans ses œuvres religieuses, il s'inspire souvent de gravures flamandes : Christ à la colonne (1587, musée du Patriarche) et retable des saints protecteurs des 3 " bras " du royaume, la Vierge, l'Ange gardien et saint Georges (Valence, chapelle de la Diputación). Mais sa principale activité est le portrait. Si les traits du roi Jaime Ier sont encore très idéalisés, ceux des saints et bienheureux contemporains, mis à l'honneur par l'exaltation religieuse de la Contre-Réforme, sont traités avec une grande force expressive (S. Luis Beltrán, S. Juan de Ribera, Valence, musée du Patriarche ; Nicolas Factor, Madrid, Descalzas Reales). Dans le décor du salon des Cortes (1591-1592), les députés du royaume sont groupés avec un tel naturel et une suggestion de l'espace établie de telle sorte qu'un jeu de miroirs semble renvoyer sur les murs l'image de l'assemblée. Sariñena se distingue des autres peintres (Requena, Posso, Mestre, Mata) qui ont collaboré à cet ensemble exceptionnel par la fermeté du style et par un certain sens de la couleur qui annonce le Siècle d'or espagnol.