James Rosenquist

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre américain (Grand Forks, Dakota du Nord, 1933-New York 2017).

Après des études à l'université du Minnesota, il obtient une bourse de l'Art Students League (1955) et travaille quelques années à la création d'affiches dans un atelier de publicité. Appartenant à la génération d'artistes connue sous le nom de " pop ", Rosenquist saura tirer parti de cette expérience : le montage tient en effet une grande place dans ses premières peintures, telles que Tôt le matin (1963, New York), où les images morcelées s'assemblent " en un surréalisme de panneau d'affichage " (Barbara Rose). En même temps, les objets ou portions d'objets figurés sont tous rapprochés de la surface de la toile : ainsi est conservé, et dénigré à la fois, l'espace illusionniste. De même que Lichtenstein, en réaction contre l'Expressionnisme abstrait, s'inspire de la bande dessinée, Rosenquist opère parfois des transpositions littérales d'affiches sur sa toile (Sans titre [Joan Crawford], 1964). De son observation du quotidien, il passe bientôt à cette sorte de Néo-Réalisme désabusé, jouant sur les pires conventions picturales, qui trouve son aboutissement dans Fruit Salad (1964). Les peintures-environnements (F 111, à New York, 1965 ; Horse Blinders, 1968-69, Cologne, W. R. M.) déroulent leurs images enchevêtrées sur les quatre murs des salles d'exposition. À partir de 1966, il peint les mêmes sujets, empruntés à la publicité, sur des surfaces ou sur des lamelles de matière plastique transparente, suspendues dans l'espace, se croisant parfois, un plan recoupant l'autre (Sliced Bologna, 1968), de sorte que le spectateur peut littéralement traverser la peinture et évoluer dans son espace. Il a plus récemment détourné dans ses œuvres le spectacle offert par la nature (Welcome to the water Planet VI, 1988-89), mais la fantaisie a toujours sa place (Imagine an apple eaten, 1990).

L'artiste est représenté dans les musées de Cologne (W. R. M.), Stockholm (Moderna Museet), Ottawa (Painting for the American Negro, 1962-63, N. G.), New York (Marilyn Monroe I, 1962, M. O. M.A. ; Whitney Museum), Buffalo (Albright-Knox Art Gal.), Paris (President election, M. N. A. M.), Pasadena (Art Museum). Une rétrospective a été consacrée à l'artiste (Moscou ; Valence [Espagne]) en 1991, et une exposition (San Diego, Museum of Art) en 1996.