Pieter van Boeckel, dit Pieter van Boucle
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre flamand ayant travaillé en France (Anvers ? v. 1600 – Paris 1673).
Généralement connu et cité sous le nom de Boucle (ou Bouc, ou Bouck), d'après la prononciation flamande de son nom, ce spécialiste de natures mortes et d'animaux fut d'abord élève de Snyders. Comme beaucoup de Flamands, dont Nicasius, issu également de l'atelier de Snyders, il vint travailler à Paris, où la colonie flamande de Saint-Germain-des-Prés était très active, et sa présence est attestée au moins dès 1629. Son père Charles, un graveur, maître à la guilde d'Anvers en 1603, était également venu à Paris en 1617. Lié avec Baugin, il pourrait même avoir collaboré à ses tableaux. Picart, Moillon, Linard, Kalf, Fouquières, Nicasius, J.-B. de Champaigne, le graveur Montcornet ont également compté parmi ses relations. Ses œuvres, souvent signées P. V. B., ont été de ce fait généralement attribuées à d'autres artistes tels que Pieter Van den Bos. Ainsi peut-on trouver des œuvres de Boucle au Louvre (Viande de boucherie, Fruits et légumes, tous deux de 1651, autrefois sous le nom de Joris Van Son) ou au musée de l'université Notre-Dame à Indiana (États-Unis), sous le nom de Pieter Boel. La fin de sa vie fut triste, s'il faut en croire Florent Le Comte ; bien que ses tableaux aient été estimés, au point de se retrouver dans le cabinet du roi, il mourut " gueux en raison de ses débauches ".
D'autres exemples peuvent être cités : à Atlanta, à Toledo (Ohio, daté 1649), à Bordeaux, à Dole, à Nantes (2 tableaux représentant des poules, 1662, anciennement attribués à Boel), à Dijon (Chiens se disputant de la viande, 1664). D'un réalisme à la fois raffiné et solide, Boucle apparaît comme l'un des plus actifs représentants de la nature morte flamande dans la peinture parisienne du xviie s. et témoigne de l'accueil favorable que montre alors Paris à toutes les suggestions nordiques. Son importance reste encore relativement méconnue. Son portrait a été gravé par Edelinck.