Peter Weiss et David Fischli
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Artistes suisses (Zurich 1952 et 1946).
Depuis dix ans, Fischli et Weiss pratiquent un art narratif où le monde des objets est passé au crible de leur vision ironique. Dès 1980, ils réalisent une œuvre " encyclopédique " (Soudain, cette vue d'ensemble), composée d'environ 250 objets en terre cuite. En 1983, ils exposent des sculptures polychromes compactes, où l'on reconnaît, dans un désordre apparent, des figures totémiques et, plus récemment, des objets quotidiens en gomme synthétique, jouant sur l'écart qui isole l'ustensile ordinaire de sa fonctionnalité. Ce qui les fascine dans l'objet est moins, comme chez les " simulationnistes " américains, leur valeur de " marchandise absolue " que leur énergie potentielle. D'où une série de photographies mettant en scène des constructions d'objets hétéroclites en équilibre précaire (Photos-Équilibres, 1984-85) et un film (le Cours des choses, 1987), présenté à Kassel, qui retrace l'écroulement progressif d'un labyrinthe d'objets solidaires. Cet art, chargé d'humour et de dérision, s'inscrit directement dans la lignée de Dada. Après une première exposition personnelle à Zurich en 1981, ils sont présents à la Biennale de Paris (1985), à la Documenta 8 de Kassel (1987) ainsi qu'à la 20e Biennale de São Paulo (1989). Le musée de Grenoble leur a consacré une exposition personnelle en 1988 et les galeries contemporaines du Centre Pompidou à Paris en 1992.