François Perrier
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre français (Salins ?1590 – Paris 1650).
Après un premier apprentissage à Lyon, il part, encore jeune, pour l'Italie et reste quatre ans à Rome. Il est employé par Lanfranco, dont l'exemple devait le marquer durablement ; il collabore probablement avec lui à la coupole de S. Andrea della Valle (1625-1627) et travaille à Tivoli pour le cardinal d'Este. De retour en France, il s'arrête à Lyon (1629-30) et y décore avec Horace Le Blanc le cloître des Chartreux de 10 fresques sur la vie de saint Bruno ; il peint une Cène pour le réfectoire et 3 tableaux pour la chapelle. Il se fixe alors à Paris et travaille avec Simon Vouet au décor de la chapelle de Chilly (1631 ; auj. disparu). Il repart ensuite pour Rome et y reste dix ans (1635-1645). De ce séjour datent 2 recueils de gravures d'après l'antique (1638 et 1645). Perrier travaille aux plafonds du palais Peretti (auj. Almagià), en même temps que Grimaldi et G. B. Ruggieri. Ses décors (l'Aurore, Junon et Éole, Naissance de Vénus, Vénus dans la forge de Vulcain) témoignent, par la vigueur du modelé et la franchise du clair-obscur, davantage de l'influence de Lanfranco que de celle de Pierre de Cortone ; le rôle de ce dernier sur son art est pourtant notable et l'oriente vers une peinture plus souriante et fleurie. De retour à Paris en 1645, Perrier donne son chef-d'œuvre avec la voûte de la galerie de l'hôtel La Vrillière, actuelle Banque de France (Apollon et les Quatre Éléments, Quatre Parties du Monde, Diane et les nymphes). Le plafond, détruit, a été repeint au xixe s. par les frères Balze. Perrier décora également, en même temps que Le Sueur, Romanelli et Berthollet Flémalle, le cabinet de l'Amour de l'hôtel Lambert (Énée combattant les harpies, Louvre). Il travailla aussi pour les religieuses de la Visitation, pour l'hôpital des Incurables, le Palais de Justice, les châteaux du Raincy et de Fresnes. Il fut en 1648 parmi les fondateurs de l'Académie royale de peinture.
Perrier apparaît comme un artiste typiquement baroque, qui introduit en France le grand art décoratif romain, avec un goût pour des effets plus dramatiques que ceux, toujours plus élégants et détendus, recherchés par Vouet. L'influence de cette " grande manière " devait être capitale sur des artistes comme Dorigny et surtout sur Le Brun, qui fut tout jeune (v. 1632-1634) l'élève de Perrier et en garda une empreinte profonde. Des tableaux de l'artiste se trouvent au Louvre (Orphée et Pluton, Polyphème, Acis et Galatée), à Berlin (Cicéron atteint par ses meurtriers), à Épinal (Vénus et Neptune), à Lyon (David remerciant Dieu après la mort de Goliath), à Reims (Olinde et Sophronie), à Rennes (Séparation de saint Pierre et de saint Paul), dans la coll. Chigi de Castel Fusano (Lapidation de saint Étienne) et à Dijon, au musée Magnin (Serpent d'airain) et au musée des Beaux-Arts (Sacrifice d'Iphigénie, la Peste d'Athènes).