Maître de la Véronique de Munich
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre allemand (actif à Cologne au début du xve s. ).
Il est ainsi désigné d'après son œuvre principale, la Sainte Véronique de Munich (Alte Pin.), provenant de l'église Saint-Séverin de Cologne et qui, probablement, était à l'origine une porte de tabernacle ou de reliquaire. Artiste éminent, il fut autrefois identifié avec le " Maître Wilhelm " de Cologne cité dans les archives entre 1358 et 1378, puis, sans plus de succès, avec d'autres peintres colonais historiquement connus, et notamment Herman Wynrich von Wesel.
C'est, semble-t-il, vers 1410 que ce maître peignit le tableau de la Véronique, un des trésors de l'art allemand et l'un des tableaux les plus caractéristiques du style Gothique international. La sainte, dont le gracieux visage s'incline légèrement, présente le linge miraculeux sur lequel s'est imprimée la Sainte Face. Grave et sereine, elle contraste avec le visage du Christ où se lit la souffrance ; deux groupes de petits anges, placés dans les coins inférieurs, donnent à cette composition une certaine profondeur.
On attribue en outre à ce maître le petit triptyque de la Vierge à la fleur de vesce entre sainte Catherine et sainte Barbe (Cologne, W. R. M.). Un autre exemplaire de la Véronique (Londres, N. G.) a été discuté, mais semble être, plutôt qu'une copie de celle de Munich, un ouvrage antérieur dans la carrière du peintre. Une petite Crucifixion animée de nombreux personnages (Cologne, W. R. M.), un grand retable représentant le Christ en croix entre la Vierge, saint Jean et sept apôtres (id.), un Christ de douleur entre la Vierge et sainte Catherine (musée d'Anvers) et un petit triptyque portatif représentant la Vierge entourée de saints (Kreuzlingen, coll. Kisters) lui reviennent probablement aussi.
À cet artiste, qui fut le plus important de Cologne au début du xve s. avant Lochner, avaient aussi été données quelques œuvres marquantes de cette époque, comme le Calvaire Wasservass ou le retable de la Sainte Parenté, aujourd'hui rendus à des maîtres baptisés du nom de ces deux derniers tableaux.