Louis Bréa
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre français (v. 1450 – v. 1523).
Il se forma sans doute dans le cercle de Miralhet et de Durandi. Cependant, sa première œuvre certaine, qui est aussi son chef-d'œuvre, la Pietà de Cimiez (1475, église des Franciscains), ne doit rien à ses devanciers et trahit une culture complexe où domine la leçon d'Avignon, avec quelques apports italiens et flamands. Il travaille ensuite à Gênes (l'Ascension, église S. Maria della Consolazione), à Taggia, où sont conservés dans l'église des Dominicains plusieurs retables de sa main, et à Savone, en 1490, aux côtés de Foppa, pour le polyptyque de Giuliano della Rovere (église S. Maria di Castello). De ce moment de son activité semble dater une petite Pietà, au Louvre. L'influence de Foppa, bientôt conjuguée avec celle de Bergognone (Assomption, 1495, cathédrale de Savone), orientera Bréa vers l'esprit de la Renaissance. Ses tendres figures féminines doivent beaucoup aux Madones de Bergognone, mais, moins accomplies que leurs modèles, elles gardent une ferveur médiévale : Annonciation (1499, église de Lieuche). Après cette période de recherches, il trouve son équilibre dans une série d'œuvres composées de façon archaïque pour satisfaire le désir d'une clientèle routinière, mais embellies par une sérénité rêveuse et un sentiment de réserve que l'on note aussi chez le Piémontais Spanzotti. Collaborant avec G. Barbagelata et L. Fasolo, il se place nettement, après 1510, dans le sillage de la peinture ligure (Madone du rosaire, 1513, Taggia, église des Dominicains ; Vocation des justes, 1512, Gênes, S. Maria di Castello). Louis Bréa apparaît comme un trait d'union remarquable entre l'école de Provence et celles de l'Italie septentrionale, dont il a su combiner les exemples tout en conservant son caractère propre, marqué par une fidélité à un idéal médiéval de paix et d'harmonie.
Sa manière fut propagée par ses frères Pierre et Antoine, et par le fils de ce dernier, Antoine, qui l'édulcora en cédant complètement à l'influence ligure et en tombant dans l'imagerie.