Christian Krohg

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre norvégien (Oslo 1852  – id. 1925).

Il se forma d'abord en Allemagne avec Hans Gude et Karl Gussov à Karlsruhe puis à Berlin et devint un adepte convaincu du Naturalisme. Un séjour à Paris (1881-82) attira son attention sur les impressionnistes et plus particulièrement sur Manet et Caillebotte (Karl Nerdotröm à Grez, 1882, Oslo, N. G.). Au cours de vacances d'été dans le petit port de pêche danois de Skagen, dans les années 1879-1884, Krohg interpréta la vie quotidienne des pêcheurs, sur mer ou dans leurs foyers. Alliant à un puissant réalisme une grande richesse de coloris, il peignit alors quelques-unes de ses meilleures toiles : Femmes coupant le pain (1879, Bergen, Billedgalleri), À bâbord, un peu (1879) et On natte les cheveux (1888, Oslo, N. G.), Mère endormie (1883, Bergen, Billedgalleri, Rasmus Meyers Samlinger). Parallèlement à ses peintures de mer et à une suite d'excellents portraits, il se consacra, dans les années 1880, à des interprétations de la vie citadine moderne, souvent à tendance sociale. La prostitution constitue le thème de son roman Albertine (1886), ainsi que celui de son œuvre manifeste : Albertine dans la salle d'attente du médecin de la police (1886-87, Oslo, N. G.). À cette époque, Krohg était la figure centrale d'un cercle d'artistes et d'écrivains norvégiens radicaux appelés " les bohèmes de Christiania ". À partir de 1890, il se consacra davantage au journalisme et se fit connaître par ses remarquables interviews.

En 1901, il s'établit à Paris avec sa femme, la portraitiste Oda Krohg, et il y professa, de 1902 à 1909, à l'Académie Colarossi, où son fils Per reçut une formation artistique. Il se rend fréquemment à la Closerie des Lilas, où il retrouve peintres et poètes. De 1909 à 1925, il fut professeur et directeur de l'Académie des beaux-arts d'Oslo, qui venait d'être fondée. Un choix important, richement illustré, de ses œuvres littéraires fut édité (1920-21) en 4 volumes, sous le titre de la Lutte pour la vie (nouvelle éd. en 1952).