Juraj Klović, dit Giulio Clovio
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Enlumineur italien (Grižane, Croatie, 1498 – Rome 1578).
Clovio vient à Rome à dix-huit ans pour étudier la peinture et le dessin, commence à copier les œuvres des maîtres, et est dès lors sous la protection des Grimani. Il fait un séjour en Hongrie, puis revient en 1526 à Rome, qu'il quitte de nouveau au moment du sac, se réfugie à Mantoue avec Giulio Romano, séjourne à Venise, où il continue ses travaux d'enlumineur. En 1531 ou 1532, il est appelé auprès du cardinal Marino Grimani, légat du pape en Ombrie, et séjourne à Pérouse. Son inventaire mentionne les dessins qu'il fait d'après Michel-Ange, Titien, Bellini, Parmesan. Clovio illustre de miniatures le Commentaire sur l'Épître aux Romains rédigé par le cardinal (Londres, Soane Museum). Il entre ensuite au service du cardinal Alessandro Farnèse, à Rome, au palais Riario, où il rencontre Vasari, et exécute alors (1545-1554) les 26 miniatures des Heures de Notre-Dame, qui sont longuement décrites par Vasari (New York, Pierpont Morgan Library). À l'avènement de Jules III, Clovio gagne Florence, où il est un moment attiré par Cosme Ier de Médicis, puis rejoint le cardinal Farnèse à Rome, où il rencontre Pieter Bruegel (1553), qui deviendra son ami, et avec qui, pense-t-on parfois, il aurait peut-être collaboré. Clovio se dirige enfin vers Parme, en 1556, toujours à la suite du cardinal Grimani. En 1560, il est à Rome, où il passe la fin de sa vie, jouant parfois un rôle de conseiller dans la formation des collections du cardinal : en 1570, il lui recommande Greco, de passage à Rome, qui fait alors son portrait (Naples, Capodimonte). En 1577, il rédige un inventaire de ses biens, légués en grande partie à son protecteur. Son œuvre de miniaturiste est dispersée dans plusieurs musées (Louvre, Albertina). Une peinture se trouve à Turin (le Saint Suaire) ; quatre dessins de Clovio sont conservés à Windsor Castle.