Joaquín Torrès-Garcia
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre uruguayen (Montevideo 1874 – id. 1949).
De père catalan et mère uruguayenne, il quitte le continent sud-américain à l’âge de dix-sept ans et commence des études de peinture murale à Barcelone, où il exécute plusieurs fresques dans l’église de San Augustin et au palais de la Diputación (1912). Après un court voyage en France et en Belgique (1910), il regagne Montevideo avant de séjourner deux ans à New York (1920-1922). Voyageur infatigable, il retourne bientôt en Europe et découvre le futurisme lors de son séjour en Italie. En 1924, il décide de se fixer quelque temps à Paris et s’intègre bientôt à l’avant-garde abstraite. Il participe en 1925 au Salon d’automne. C’est avec Michel Seuphor qu’il fonde en 1930 la revue Cercle et carré ; il prend une part active à l’exposition internationale de ce groupe, au mois d’avril. En 1932, il retourne, de manière définitive, à Montevideo. L’année suivante, le M. A. M. de Madrid lui consacre une exposition personnelle. En Amérique du Sud, il ouvre l’Académie d’art constructif, dont le succès et l’influence sont décisifs pour les jeunes artistes uruguayens. Il entreprend la publication de la revue Circulo y Cuadrado, qui, dès lors, est plus un organe d’école qu’une revue internationale d’art abstrait. Il publie bientôt son autobiographie, Historia de mi vida (1939), puis un ouvrage théorique intitulé Universalismo constructivo (1944). Il a fondé à la fin des années quarante son propre atelier, dans lequel il a réalisé avec des artistes une série de peintures murales et a publié la revue Removedor. Excepté la période parisienne de Cercle et carré (1930-1932), Torrès-Garcia demeure essentiellement figuratif tout en intégrant à ses compositions des éléments néoplastiques.
Marqué profondément par l’art précolombien, plus peut-être que par son expérience européenne, il pratique volontiers l’idéogramme (où l’on peut déceler l’influence de Klee), mais toujours dans la conception d’un espace bidimensionnel. Des éléments symboliques, des lettres et des chiffres viennent s’intégrer aux formes serrées, cernant les couleurs terre de légers contours noirs. Torrès-Garcia est représenté notamment à New York (M. o. M. A.), à New Haven (Yale University Art Gal.) et à Paris (M. N. A. M.). Une soixantaine de ses œuvres ont disparu lors de l’incendie du M. A. M. de Rio de Janeiro en 1978.