Jan Voss

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre allemand (Hambourg  1936).

Après avoir terminé ses études à l'École des beaux-arts de Munich (1956-1960), il se rend à Paris et s'y fixe. Il enseigna, entre-temps, un an à l'Académie de Hambourg (1967). En 1965, il s'engage dans la " Figuration narrative ", définie par le critique Gassiot-Talabot et qui, par le truchement de l'anecdote, introduit la durée dans le tableau (gal. Creuze, Paris, 1965). Ses cryptogrammes reconstituent le monde de l'imagination et du souvenir, où l'ironie désagrège les règles et les identités. Ses premiers graffiti, groupes de personnages alignés, d'un dessin légèrement imprécis (Des mots en l'air, 1963), s'articuleront en 1965 en scènes et figurations narratives : le groupement des personnages, souvent métamorphosés dans les contours, s'articule sous forme de petites saynètes, les personnages se détachent sur des aplats monochromes (Dialogue de sourds, 1967, Hanovre, Landesmuseum). Le libre jeu des thèmes narratifs fera bientôt place à une trame picturale continue, soumettant les éléments figuratifs à des métamorphoses, des mutations dans les contours. Plus tard, en 1968, les moyens picturaux deviennent plus concrets. Multipliant les projections, les faisant apparaître plus ou moins proches de la réalité et dans diverses couches spatiales, il transpose le schéma continu des bandes dessinées en images simultanées. L'horizon, le littoral se mêlent aux fils télégraphiques, aux murailles, aux crevasses, aux trouées, aux barrières, aux cadres et aux moyens de communication, faisant surgir le labyrinthe d'une géographie intérieure. Vers 1970, l'identité et la morphologie des éléments sont attaquées, engendrant des hommes virgules et des déchirures en arcs de cercle (Éclipse partielle, 1972). Des éléments linéaires semi-abstraits verts, rouges, bleus s'enchevêtrant sur tout le fond blanc, renvoient, au début des années 1980, à une réelle abstraction, où des formes géométriques traitées avec un large pinceau, parfois sous forme de collages, saturent de plus en plus l'espace du tableau. En 1988, des matériaux divers font leur apparition, tissus, papier, barres de bois (Masques et parades, 1988). Après une rétrospective à l'A.R.C. (Paris, en 1978), l'artiste a présenté régulièrement sa production à la galerie Adrien Maeght (1981, 1983, 1985), ses œuvres récentes au musée de Bourg-en-Bresse (1989), ses sculptures à la gal. Lelong (1992). Il enseigne à Paris à l'E. N. S. B. A. depuis 1987.