Ippolito Scarsella, dit Scarsellino
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre italien (Ferrare v. 1550 – id. 1620).
C'est au moment où la peinture ferraraise s'acheminait vers une période de déclin, accablée d'abord par les restrictions de la Contre-Réforme, ensuite par la décadence politique de la ville, que Scarsellino entreprit de se faire l'héritier et le porte-parole d'un passé glorieux. Formé sur le modèle de Parmesan, mais anti-intellectualiste par tempérament, il préféra s'éloigner du Maniérisme élégant et réfléchi de ce dernier pour renouer avec le monde féerique et sentimental de Dosso Dossi, qu'il considéra sans doute comme son maître idéal. Amené ainsi à remonter aux sources qui avaient alimenté l'art de son compatriote, il s'en fut à Venise, v. 1570-1574, où il trouva auprès des œuvres tardives de Véronèse des suggestions du même ordre que celles que Dosso avait trouvées auprès de Giorgione et du jeune Titien. On date de cette période la Vierge et l'Enfant de la G. N. de Parme, l'œuvre la plus représentative des recherches de l'artiste. Par la suite, en abordant des thèmes mythologiques (Diane et Endimyon et Vénus au bain, av. 1590, Rome, Gal. Borghèse), il parvint à ressusciter, sur des fonds de paysages vénitiens, le climat magique de Dosso. Sur cette voie, et en dépit des sollicitations de la Contre-Réforme, auxquelles il ne resta pas insensible (Jardin des Oliviers et Déposition, Rome, G. N., Gal. Barberini), il devint novateur lorsqu'il décora l'abside de l'église S. Paolo à Ferrare (entre 1590 et 1600) presque uniquement avec des paysages, des arbres et des montagnes se détachant sur un ciel immense. La suite de son activité est marquée par l'influence des Carrache, d'abord (Saint Michel avec saint Jacques, église paroissiale de Cento), par celle du Baroque naissant enfin, dans sa dernière œuvre connue, datée de 1615 (la Sainte Famille avec sainte Barbe et saint Charles Borromée de la Gg de Dresde).