Henri Harpignies
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre français (Valenciennes 1819 – Saint-Privé 1916).
Élève d'Achard qui lui apprit à peindre sur nature, il fut un des paysagistes les plus féconds du xixe s. Fervent des forêts (Anatole France le surnomma avec beaucoup d'outrance le " Michel-Ange des arbres ") et des campagnes paisibles, il ne se soucia pas, à l'exemple des peintres de Barbizon, d'intentions métaphysiques. La manière d'une œuvre qu'il poursuivit, quasi centenaire, n'évolua guère en dépit des mouvements révolutionnaires de son siècle. Le meilleur y réside dans des peintures notées sur le motif : vues d'Italie où il effectua deux longs séjours, en 1850 puis en 1854, ou vues de la campagne française aux environs de Saint-Privé, dans l'Yonne, où il se fixa en 1878 (la Cour Chaillot, 1886, musée de Reims), ou encore vues de la Côte d'Azur d'une sereine clarté, et souvent traitées dans des aquarelles d'une grande liberté d'exécution (Louvre, Petit Palais). Les sites urbains ne le retinrent guère, citons pourtant le Pavillon de Flore (1875, musée de Nevers). Cependant, cédant à son succès auprès d'une clientèle d'amateurs, une large part de sa production est encombrée de paysages " commerciaux " élaborés à l'atelier qu'un agencement artificiel, des tons plats sans résonance, une lumière mensongère, apparentent à des décors de théâtre (l'Aube, 1890, musée de Reims). Ses œuvres sont conservées en grand nombre dans les musées français, en particulier au Louvre, au musée d'Orsay, au Petit Palais, et dans les musées de Bordeaux, Douai, Grenoble, Lille, Montpellier, Reims et Valenciennes.