Raimund Girke

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre allemand (Heinzendorf, Schlessen,  1930-Cologne 2002).

Des études en 1951-52 à l'École d'art appliqué de Hanovre, puis, de 1952 à 1956, à l'Académie de Düsseldorf conduisent Girke à élaborer une conception de la peinture prise pour elle-même, dans la lignée d'Ad Reinhardt ou Mark Rothko, qu'il décrira comme de la " peinture fondamentale ". Après avoir réalisé, à partir de 1956, des œuvres très sombres, formées d'accumulations de coups de pinceau alignés rythmant la surface dans des tons noirs, bruns, gris et blancs (Tableau clair, 1959), Girke tend à recouvrir ses fonds de coups de pinceau de plus en plus resserrés, formant une trame régulière tendant à la monochromie (Champ blanc, 1960). C'est dans ce cadre que des structures internes vont se développer à partir de 1963, dans les espaces blancs échelonnés, rythmés par des lignes horizontales, les Fluctuations (1964-1966) et les Progressions (1967-1969). Les peintures des années 1970 poursuivent cette recherche sur l'espace monochrome, en présentant des modifications colorées à peine perceptibles (Grau Feld, 1978, musée de Grenoble) dans la peinture comme dans les œuvres sur papier (aquarelle, huile). La modulation de l'espace est de nouveau affirmée au cours des années 1980, par un retour à un usage du pinceau et de la brosse par touches bien visibles, toujours blanches ou grisées, divisant par des directions légèrement divergentes l'espace de la toile (Mouvement libre, 1985). Professeur de 1966 à 1971 à l'École d'art appliqué de Hanovre, puis, à partir de 1971, à l'École supérieure des arts de Berlin, son œuvre a fait l'objet d'une rétrospective en 1986 au Kunst-verein de Berlin et d'expositions (Dresde, Nuremberg, Wuppertal) en 1996.