Giovanni Antonio Bazzi, dit il Sodoma
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre italien (Verceil 1477 – Sienne 1549)
Un document atteste que Sodoma est pendant sept ans le disciple de Martino Spanzotti à Vercelli dès 1490. Il est généralement admis qu'il fuit à Milan avant la fin du siècle et qu'il y entre en contact avec Boltraffio, Zenale et surtout Bramantino dont les influences sont sensibles dans la Pietà de S. Maria dell'Orto à Rome, la Lamentation sur le corps du Christ et la Pietà dans la collection Patrizi di Montoro à Rome. Dès 1503, il est en Toscane, où il travaille aux fresques du réfectoire du monastère olivetain de S. Anna in Camprena près de Pienza et achève les fresques de Signorelli au cloître de Monte Oliveto Maggiore (1505-1507, Vie de saint Benoît). Au cours d'un premier séjour romain, il travaille avec Raphaël à la voûte de la Stanza della Segnatura (1508). Il sera appelé une seconde fois à Rome pour participer au chantier de la Farnesina, où Raphaël vient de peindre le Triomphe de Galatée et où lui-même réalise le plus important de ses ensembles décoratifs : l'Histoire d'Alexandre et de Roxane, à la chambre des Époux (1512), pour Agostino Chigi. À partir de cette date, il se fixe définitivement à Sienne, où il développe essentiellement une activité de fresquiste : aux églises S. Bernardino (v. 1518), S. Domenico (Extases de sainte Catherine, 1526-1528), au Palazzo Pubblico (Sala del Mappamondo, 1529). Il introduit en Toscane certains éléments d'origine lombarde dérivés de l'art de Gaudenzio Ferrari, de Lanino et surtout de Léonard de Vinci, dont il reprend le modelé nuancé et les longues courbes (l'Étendard de S. Sébastien, 1526, Florence, Pitti, et les fresques de la chapelle de S. Caterina, église de S. Francesco sont les œuvres de maturité de l'artiste). L'originalité de son style réside néanmoins dans l'adaptation de ces éléments aux influences ombriennes de Pérugin (Déposition, v. 1508, Sienne, P. N.), de Pinturicchio et de Peruzzi, sensibles dans l'évocation des paysages et dans son goût pour les architectures feintes, d'une fantaisie parfois exubérante. Son activité jusqu'alors très intensive semble s'atténuer à la fin des années 1540. Il est remplacé par Beccafumi et une génération de peintres de formation différente. Bien que sa dernière production nous soit méconnue, il est attesté qu'il voyage entre Pise, Volterra et probablement Lucques, vraisemblablement en raison de sa perte de popularité à Sienne.