Werner Gilles

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre allemand (Rheydt  1894  – Essen 1961).

Il se forme à l'Académie de Weimar et, de 1919 à 1923, au Bauhaus, où il est l'élève de Feininger et se lie avec Schlemmer et Marcks. Entre 1921 et 1941, il fit de nombreux séjours au bord de la Méditerranée — soit en Italie, soit en France —, puis en Norvège, sur la mer Baltique, et à Berlin. C'est en 1931 qu'il découvrit Ischia, dont les falaises lui parurent symboliser le caractère mythique du paysage méridional. Il devait y séjourner à partir de 1949, partageant son temps entre cette île et Munich. Son œuvre puise son inspiration dans la poésie (Hölderlin, Rimbaud), le mythe (concentré sur le personnage d'Orphée) et le paysage méditerranéen. Il se compose en majeure partie de cycles à l'aquarelle : celui de Rimbaud (1935, musée d'Essen), celui d'Orphée I et II (1947 et 1949), ainsi que Sur un obituaire tibétain (1950, Hambourg, Kunsthalle) et Tombes païennes au bord de la mer (1955, musées de Berlin).

Un coloris éclatant et un dessin dynamique distinguent le style de Gilles. Si, dans ses premiers travaux, s'affrontent les objets réels et oniriques, l'influence clarifiante de Picasso et de Matisse se fait jour tant dans la ductilité spontanée du dessin que dans les taches de couleurs diffuses, particulièrement dans les tableaux qu'il exécuta vers la fin des années 30 (Trois Jeunes Gens au bord de la mer, 1941, Hambourg, Kunsthalle). L'œuvre tardive est caractérisée par une rigoureuse organisation des compositions, dont le thème est réduit à un nombre restreint d'éléments.

Une rétrospective de l'œuvre de Gilles a été présentée pour la première fois à Hanovre par la Kestnergesellschaft en 1949. Le peintre est surtout représenté à Hambourg et à Berlin, ainsi qu'à Hanovre et à Cologne.