Gaudenzio Ferrari
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre italien (Valduggia, Piémont, v. 1475 – Milan 1546).
Il ne reste de sa toute première activité que deux anges d'une fresque peinte dans la chapelle du Saint-Sépulcre au sanctuaire du Sacro Monte à Varallo et une Crucifixion sur panneau (musée de Varallo). Un voyage qui le conduit à Florence, en Ombrie et à Rome a sur lui une influence décisive. En 1507, il peint les fresques de la chapelle S. Margherita à l'église S. Maria delle Grazie à Varallo ; entre 1500 et 1510 env., il exécute également les fresques des parois latérales. L'éclectisme de la Dispute met en évidence l'influence de Pérugin et de Luini ainsi que de nettes réminiscences de l'architecture de Bramante et des gravures de Dürer. Entre ces deux extrêmes, Gaudenzio apporte sa manière propre à " mieux peindre les âmes que les corps " (Lanzi) et dont l'intention psychologique est encore actuelle. Il peint à la même époque les panneaux avec Sainte Anne et Saint Joachim (Turin, Gal. Sabauda). En 1511, il exécute une " pala ", fleurie, peinte à fresque, pour la collégiale d'Arona ; puis, en 1513, il travaille au cycle principal de fresques de l'église S. Maria delle Grazie à Varallo, contant la vie du Christ en vingt et un épisodes. Il travaille à partir d'une implantation apparemment archaïque dans laquelle il insère des éléments renaissants et maniéristes (nocturnes et paysages décrits en accents passionnés), constituant ainsi une tradition qui se transmettra intacte jusqu'à Morazzone et Tanzio da Varallo au xviie s. Cette manière est évidente dans le polyptyque et la prédelle de l'église S. Gaudenzio à Novare (1514-15). Dans les chapelles de la voie du Calvaire du Sacro Monte, il exécute l'Adoration de l'Enfant Jésus, la Crucifixion ainsi que la fresque du Cortège des mages (1526-1528), à partir de laquelle la critique moderne (G. Testori) a pu reconnaître en lui un sculpteur.
Le thème populaire apparaît aussi dans les œuvres qu'il a laissées à Vercelli : la Madone aux oranges (ou à l'oranger, 1528) et les fresques de l'église S. Cristoforo (1520/1530-1531/32) avec les Histoires de Madeleine et de la Vierge. La coupole de Saronno (1534), les " pale " de Cannobio et de la Brera, la Nativité de la collection Contini Bonacossi, la Cène de l'église de la Passion à Milan marquent l'ultime évolution d'un vigoureux et authentique langage maniériste dont se réclamera toute une école. Des tapisseries furent également créées d'après ses cartons et ses dessins (auj. à Turin, Accad. Albertina). Gaudenzio Ferrari eut ses plus fidèles disciples en Bernardino Lanino et en Girolamo Giovenone.