Domenico Gargiulo

dit Micco Spadaro

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (Naples 1609 ou 1610  – id. 1675).

Avec Rosa, il fut le plus grand paysagiste du xviie s. napolitain et l'initiateur d'une forte tradition locale qui ne s'éteignit qu'au début du xixe s. Formé près d'Aniello Falcone, il donna une version très personnelle des modes de Paul Bril et de Callot (dont il dut connaître à Naples de nombreuses estampes), parvenant à une évocation intensément lyrique du paysage. Il se spécialisa surtout dans la narration de chroniques et de scènes de son temps et de sa ville, dans le goût des " bamboccianti " romains. Ses meilleures œuvres de ce genre sont la Révolte de Masaniello et la Peste de 1656 (Naples, museo di S. Martino), animées par une foule de petites figures campées avec un souci aigu de la vérité. Dans ses toiles apparaît toujours son goût pour la recherche de la nature fondée sur l'interprétation fidèle du paysage, dont la perspective est établie par des jeux de lumière et d'atmosphère. On retrouve ces mêmes qualités de chercheur attentif dans les fresques exécutées de 1638 à 1646 dans le chœur des convers, dans la loggia et les chambres du prieur de la chartreuse de S. Martino (où il ornera l'appartement du prieur de paysages peints à fresques).

Entre 1635 et 1647, il anima souvent de personnages les vues urbaines peintes par le Bergamasque Viviano Codozzi, qui travaillait alors à Naples (exemples au musée de Besançon). Il fut aussi en rapport avec Schönfeld. Dans la dernière phase de son activité, ses tonalités chromatiques, sous l'influence de Luca Giordano, devinrent plus chaudes, avec des effets de lumière dorée. Ses riches compositions, aux formes vibrantes, annoncent les paysages romantiques d'un Marco Ricci. Gargiulo peignit également des sujets sacrés (Sainte Famille avec saint François, Massalubrense, S. Maria della Misericordia ; Saint Sébastien, Rome, G. N., Gal. Corsini) ; en revenant aux modèles de Massimo Stanzione et de Cavallino, il n'y obtient que des résultats moins originaux. Ses œuvres sont conservées à Naples (Capodimonte, museo di S. Martino et coll. privées), à Sorrente (musée Correale), à la G. N. de Rome (Gal. Corsini), au musée d'Ajaccio (Batailles).