Franz Pforr

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre allemand (Francfort  1788  – Albano  1812).

Il commença sa formation chez son père, peintre de batailles, Johann Georg, et à Kassel dans l'atelier de son oncle Johann Heinrich Tischbein, puis, de 1805 à 1809, il travailla à l'Académie de Vienne. À ce moment, il prend position avec son ami Overbeck contre l'enseignement académique de Fuger ; ils créent en 1809 la confrérie de Saint-Luc. Ludwig Vogel, Sutter, Wintergerst et Hottinger se joindront à eux. Pforr sera avec Overbeck l'artiste le plus doué de ce groupe. En 1810, avec d'autres membres de la confrérie, il se rend à Rome, où il fait partie du groupe des Nazaréens. Très attiré par les sujets historiques et les thèmes médiévaux, tout jeune, il avait collectionné des gravures de Dürer. Il commença à Vienne l'Entrée de Rodolphe de Habsbourg à Bâle en 1273, sorte de procession moyenâgeuse, vivante et colorée, dans un décor gothique inspiré par sa ville natale, et termina le tableau à Rome. Il sut y donner, comme dans Saint Georges (1809, Franckfort, Städel. Inst.), une certaine puissance à l'archaïsme linéaire et bidimensionnel du gothique, que l'on retrouvera chez Ingres. Exécutée à Rome, la Sulamite et Marie (1811, Francfort, Städel. Inst.) se présente comme un retable portatif médiéval où l'on décèle une forte inspiration de la gravure de Saint Jérôme de Dürer (Schweinfurt, coll. Schäfer). Cette œuvre inspirera, plus tard, à Overbeck son Italia et Germania (Munich, Neue Pin.). L'Autoportrait de l'artiste est conservé au Städel Inst. de Francfort. Mort très jeune, Pforr a peu produit, et son œuvre se compose surtout de petits tableaux exécutés avec subtilité, d'allégories, de portraits et de dessins, dont les plus célèbres sont ses esquisses pour Götz von Berlichingen de Goethe. Dans ses compositions, le contour strictement défini produit un effet décoratif sévère. Overbeck a fait le Portrait de Pforr en le plaçant dans un décor " gothique " (musées de Berlin). C'est au Städel. Inst. de Francfort que l'artiste est le mieux représenté.