Eugène Laermans
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre belge (Molenbeek-Saint-Jean 1864 – Bruxelles 1940).
Élève de l'Académie de Bruxelles (1887), il manifeste de bonne heure un réalisme vigoureux, à tendance sociale et humanitaire, dans des compositions à nombreux personnages et généralement de grand format. Ses compositions mettent en scène la vie des paysans, des ouvriers (Un soir de grève, 1893, Bruxelles, M. R. B. A.), des pauvres (les Émigrants, 1896, musée d'Anvers), dans des thèmes privilégiant les mouvements de foule. En 1894, il participe à la première exposition de la Libre Esthétique, où il sera invité à de nombreuses reprises par la suite. Ce style monumental, où les tons, fortement contrastés, mettent en valeur une mise en page synthétique, gagne en sobriété expressive dans les premières années du siècle, notamment sous l'influence de Bruegel, et annonce par là l'Expressionnisme flamand (le Mort, v. 1904, Bruxelles, M. R. B. A.). Il poursuit son œuvre en développant des thèmes empreints d'une plus grande gaieté (En été, 1920) jusqu'à ce que, atteint de cécité, Laermans cesse de peindre en 1924. Il est représenté au M. R. B. A. de Bruxelles (Flânerie au village, 1893 ; Joueurs de boules, 1924), au musée Charlier de Bruxelles (la Promenade), aux musées d'Ixelles (Retour des champs), de Mons (l'Eau songeuse, 1898) et d'Anvers (l'Aveugle, 1898 ; le Bain).