Eugène Devéria
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre français (Paris 1805 –Pau 1865).
Élève de Girodet, puis de Lethière, il subit surtout l'influence de son frère Achille (1800-1857), élève lui aussi de Girodet, et de Louis Boulanger, avec qui il travailla.
Au Salon de 1827, qui marqua le triomphe du Romantisme, il envoya la Naissance d'Henri IV (Louvre, esquisses aux musées de Quimper, de Montpellier et au château de Pau, réplique au musée municipal de Pau), œuvre tumultueuse dont la richesse de coloris évoque Véronèse. Par cet incontestable chef-d'œuvre, on crut qu'il supplanterait Delacroix, qui, à ce même Salon, présentait la Mort de Sardanapale. Mais ce précoce génie ne se retrouva plus dans ses œuvres suivantes : un plafond du Louvre, Puget présentant le groupe de Milon de Crotone à Louis XIV dans les jardins de Versailles (1832), et des Scènes de bataille (1838) pour le musée historique de Versailles. La critique, déçue, se montra hostile. Devéria, bien que l'un des animateurs les plus fougueux de la jeunesse romantique, fuit Paris sans regret quand, en 1838, il reçut la commande de la décoration de la cathédrale d'Avignon. Trois ans plus tard, il dut, miné par la maladie, laisser cette tâche inachevée. Il recouvra la santé à Pau qu'il ne quitta plus désormais que pour de brefs voyages.
Converti au protestantisme, il vécut alors dans une austérité peu compatible avec son inspiration, qui appauvrit ses dernières compositions ; la Mort de Jane Seymour (1847, musée de Valence), la Réception de Christophe Colomb (1861, musée de Clermont-Ferrand). Il se montra supérieur dans les portraits, genre dans lequel il se complut : Marie Devéria en amazone (1856, musée de Pau).