Antonio María Esquivel

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre espagnol (Séville 1806  – Madrid 1857).

Après des études à l'école des Beaux-Arts de Séville et un début de carrière protégé par le consul britannique Williams, il s'installa à Madrid en 1831 et ne rentra à Séville qu'en 1838-1840 pour soigner un grave risque de cécité et participer à la création du Liceo Sevillano (1838), à l'image du Liceo Artístico y Literario de Madrid, fondé en 1837. Guéri, il reprit sa carrière, fut nommé peintre de Chambre d'Isabelle II en 1843, académicien en 1847 et publia en 1848 un Tratado de Anatomia Pictórica fondé sur son enseignement académique. Soutenue par son talent de dessinateur, cette spécialité le conduisit d'ailleurs à peindre quelques nus (Jeune fille enlevant son bas, 1842, Meadows Museum, Dallas).

Il fut surtout portraitiste, plein de charme dans les portraits d'enfants (Rafaela Flores Calderón, Madrid, Casón), précis mais un peu froid dans les portraits officiels (Portrait équestre du Général Prim, Madrid, Museo Romántico) et très habile dans deux grands portraits collectifs des intellectuels madrilènes (Lecture de Ventura de la Vega au Teatro del Principe et Lecture de Zorilla dans l'atelier du peintre, Prado). À côté de peintures religieuses, traitées dans le souvenir de Murillo, il illustra aussi les thèmes costumbristes de sa ville natale (Josefa Vargas, 1850, Séville, coll. D'Albe, ou la Charité, 1848, Séville, Hospital de la Caridad). Il écrivit également de nombreuses critiques dans les journaux madrilènes. Son œuvre en fait un des peintres majeurs du xixe s. espagnol.